Réouverture partielle de l’aéroport, du port, de quelques écoles… En Haïti, trois mois après une explosion de violences perpétrées par les gangs qui sèment le chaos à Port-au-Prince, la capitale, les signes annonciateurs du retour de jours meilleurs se succèdent dans le pays caribéen en proie à une profonde crise politique et sécuritaire.
Lundi 20 mai, la compagnie aérienne haïtienne Sunrise Airways a repris ses activités à l’aéroport international Toussaint-Louverture, fermé aux vols commerciaux depuis le 4 mars à la suite d’une série d’attaques simultanées. Un premier avion à destination de Miami a décollé dans la journée. Le transporteur régional a assuré, comme prévu, une deuxième liaison mercredi vers la Floride, gage d’un retour progressif des dessertes internationales au départ de la capitale haïtienne, en plus des vols intérieurs. Les compagnies américaines JetBlue et American Airlines ont, pour leur part, laissé entendre que leurs vols à destination d’Haïti ne reprendraient qu’en juin, après plusieurs reports depuis mars.
Alors que l’agglomération de Port-au-Prince est toujours contrôlée à 80 % par ces bandes armées qui multiplient les exactions dans le pays depuis plusieurs années, quelques écoles de la capitale ont rouvert début mai ; elles étaient fermées depuis le 29 février. « Pour la première fois depuis des semaines, je vois beaucoup d’élèves en uniforme dans les rues dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Les écoles ont repris leurs activités et les élèves le chemin des classes », se félicitait, le 7 mai, Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste sur son compte X. « Sans un mot des autorités », ajoutait le journaliste, pour souligner que cette timide embellie ne doit rien aux dirigeants du pays.
Fin mai, le transporteur maritime CMA CGM reprendra à son tour ses escales au port de Lafiteau, à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Fin mars, le groupe français avait cessé ses activités dans ce port secondaire vers lequel il s’était replié, après des attaques de bandes armées et des pillages de conteneurs au terminal portuaire de Port-au-Prince. « Compte tenu de l’évolution de la situation en Haïti, CMA CGM a le plaisir de vous informer de la réouverture des bookings au terminal de Lafiteau avec effet immédiat », précisait l’armateur le 3 mai dans un communiqué. Un premier porte-conteneurs y fera escale le 30 mai.
Contexte « très fragile »
Malgré cette succession de nouvelles encourageantes, les Haïtiens restent prudents. « Ce sont des signes qui permettent d’espérer une amélioration de la situation sécuritaire », commente Gédéon Jean, directeur exécutif du Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme, une organisation de la société civile haïtienne. Il qualifie néanmoins le contexte actuel de « très fragile et préoccupant » car « les gangs continuent à semer la terreur et à s’attaquer aux infrastructures de l’Etat et à la population ».
Il vous reste 51.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.