Accusé de détournement de fonds publics, entre autres faits allégués, Brice Laccruche Alihanga a vu ce vendredi 24 mai le parquet général requérir à son encontre 10 ans de prison, dont 6 avec sursis. Si la Cour criminelle spécialisée suit cette réquisition, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, qui a déjà purgé 4 ans de prison, pourrait sortir définitivement libre de ce procès.
C’est un Brice Laccruche Alihanga amaigri, presque fantomatique à la démarche lente et hésitante qui s’est avancé à la barre ce vendredi 24 mai. L’ancien puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo a perdu de sa superbe, au point de susciter l’empathie, y compris de la part de ses détracteurs d’alors. Les quatre années passées dans une cellule exiguë et les tortures qu’il dit avoir subies à la prison centrale de Libreville ont eu raison de sa santé. Pis, «BLA» (acronyme de son nom) est atteint d’un cancer du colon qui le ferait «énormément souffrir», assurent ses proches. L’accusé a d’ailleurs passé une partie du procès assis sur une devant les juges.
Pourtant, malgré cette souffrance déjà visible sur son visage émacié et sa diction difficile, le parquet général a requis à l’encontre de l’ancien collaborateur d’Ali Bongo une peine de 10 ans de prison, dont 6 avec sursis. Une réquisition plutôt curieuse pour une partie qui, au moment de l’enquête personnelle visant l’accusé à la barre, a tenu à s’enquérir de la santé physique de Brice Laccruche Alihanga après que le président de la Cour criminelle spécialisée a souhaité se borner à la santé moral et psychique du prévenu. Une question à laquelle l’accusé a répondu trois fois «Oui».
Devant l’insistance du parquet général sur son état physique, l’accusé a d’abord souhaité ne pas évoquer le sujet avant de se résoudre, la voix tremblante, à informé qu’il a perdu au moins trente kilos durant sa détention. Une perte de poids due, selon lui, aux diverses privations dont il a été victime à la prison centrale. La survenue de son cancer et les complications qui s’en ont suivi en raison des rudes conditions de détention auxquelles il a été soumis ont aggravé son état.
«Si le parquet général a insisté sur cette question, Monsieur le président, c’est parce que nous avons régulièrement été amenés à le sauver en urgence», a indiqué le procureur général.
Brice Laccruche Alihanga et son coaccusé Tony Ondo Mba sont accusés de détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, concussion, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs. Des faits punis jusqu’à 20 ans de prison ferme et une amende de 100 millions de francs CFA. Si le parquet général a requis 8 ans de prison, dont 5 ans avec sursis à l’encontre de M. Ondo Mba, les avocats de l’État ont requis quant à eux le paiement de 10 milliards de francs CFA à l’État gabonais pour l’ancien dircab et 5 milliards pour l’ancien ministre en charge des Mines, en plus de la confiscation de son immeuble du camp de Gaulle à Libreville.
Toutefois, si la Cour criminelle spécialisée suit cette réquisition, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo et l’ancien membre du gouvernement, qui ont déjà purgé 4 ans de prison, pourraient sortir libre de ce procès.
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