Législatives : « Qu’avez-vous fait de la France ? », une chroniqueuse de RMC en larmes face à Yaël Braun-Pivet
« Je ne sais plus à quel pays j’appartiens. » Face à la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, invitée dans l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC ce vendredi, la chroniqueuse et coach de vie Joëlle Dago-Serry a fait part de son inquiétude devant le risque de voir le RN accéder au pouvoir à l’issue des législatives. « Je me sens presque apatride. Est-ce que je suis Française ? », a-t-elle questionné, en larmes.
Joëlle Dago-Serry reproche au gouvernement d’Emmanuel Macron, pour qui elle dit avoir voté à l’élection présidentielle de 2017 « en ayant conscience que c’était le dernier rempart avant l’extrême droite », d’avoir échoué. « J’ai voté aussi pour quelqu’un de mon âge, que je pensais un peu plus libéral dans sa façon de gouverner (…). J’ai vu des choses qui me donnaient de l’espoir. Et je me retrouve avec ce dont j’avais peur, le RN », a-t-elle déploré.
« Qu’avez-vous fait de la France ? Qu’est-ce que vous avez fait de la France dont on vous a confié les clés en 2017 ? », a lancé Joëlle Dago-Serry, la voix nouée, à la députée macroniste, silencieuse mais visiblement touchée. « J’ai cru que ce président comprenait le monde dans lequel on vivait… Pourquoi est-ce que demain ce sera Jordan Bardella ? », a-t-elle encore fustigé, se disant « complètement perdue » face au bulletin qu’elle devra glisser dans l’urne dimanche.
« On est tous un peu responsables »
« Votre émotion, c’est celle qu’on est très nombreux à ressentir. Cette inquiétude et ce désarroi absolu… », lui a répondu Yaël Braun-Pivet, candidate aux législatives dans les Yvelines pour Renaissance. « Malheureusement, le mouvement autour de l’extrême droite, il était né avant nous. On le voit se déployer dans un certain nombre de pays autour de nous », a-t-elle poursuivi.
« Ce n’est pas juste franco-français. C’est un mouvement de fond où les nationalismes ressurgissent, où on prône la désunion de la société et parfois le tri entre les gens selon leurs origines », souligne la députée macroniste qui reconnaît qu’« on a une part de responsabilité, évidemment. On est tous un peu responsables ».
Yaël Braun-Pivet s’est également dite « d’accord » avec Joëlle Dago-Serry sur le fait que « ce n’est pas la France ». Rappelant qu’elle est « issue de l’immigration », avec un grand-père polonais qui a participé à la résistance, ce qui a permis à son père « d’être naturalisé français ». « C’est ça la France qu’on aime, qui a des valeurs, une histoire, des traditions, une identité. C’est tout cela qui est en danger aujourd’hui. »
Des « mots émouvants »
L’émotion de la chroniqueuse a également suscité des réactions au-delà du plateau des « Grandes Gueules ». « Non Joëlle Dago-Serry, la France ce n’est pas le RN », lui a répondu le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure sur X. « Nous sommes là, par millions, fidèles à l’esprit des lumières, celui du Front populaire et de la résistance », a-t-il ajouté.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a souligné sur le même réseau social des « mots émouvants, d’une grande dignité, que je partage entièrement ». « Ressaisissons-nous. Soyons à la hauteur de ce moment », a-t-il appelé de ses vœux.
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