La Côte d’Ivoire ambitionne d’être un « grand exportateur » de produits miniers d’ici 2030. Dans cette logique, le pays multiplie l’octroi des permis d’exploration. En conseil des ministres ce 26 juin, le gouvernement a accordé par décrets à des sociétés de droit ivoirien, neuf permis de recherche minière dont huit portant uniquement sur l’exploration de l’or et un attribué à la Société ivoirienne d’exploration et de recherche (SIER) pour le cobalt, le nickel, les terres rares, le chrome et l’or. Ces différents sites sont notamment situés au nord-ouest et à l’est du pays.
Booster l’implication du secteur privé
En mai dernier déjà, les autorités ivoiriennes avaient accordé trois permis d’exploration à des sociétés de droit national dont l’un portait sur lithium et les deux autres sur l’or. De même, de nombreux permis ont été accordés ces derniers mois. Et si plusieurs entreprises étrangères – telles que les canadiens Endeavour Mining et Barrick Gold – exploitent ou explorent les ressources minérales ivoiriennes, le gouvernement -en raison de sa politique de valorisation du contenu local – pousse considérablement les entreprises ivoiriennes. « Nous voulons faire de l’exploration de base afin de permettre au secteur privé de partir d’un point de certitude plus prononcé et nous, Etat, d’être sûr de ce que nous avons dans le sous-sol », expliquait récemment à la dernière édition des Rendez-vous du gouvernement le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly. Il a notamment souligné les avancées du pays en matière de savoir-faire minier et le frein financier qui empêche ce savoir d’éclore conséquemment. « Les premières découvertes ont été faites par des nationaux, mais faute de moyens financiers pour investir, plusieurs d’entre eux se sont retrouvés à ne détenir que 2% du capital », a-t-il illustré, soulignant que l’objectif est de « favoriser l’éclosion d’un secteur privé dynamique capable de lever des financements et d’investir ».
Dans le secteur minier ivoirien, c’est l’effervescence, surtout depuis la récente découverte du plus grand gisement d’or du pays par le canadien Montage Gold. Avec des ressources estimée à 155,5 tonnes d’or, celle qui serait la plus grande mine d’or d’Afrique de l’Ouest devrait entrer en service à compter de 2027, pour une capacité de production annuelle de 11 millions de tonnes sur 20 ans.
Saisir les opportunités à l’international
Désormais, le premier producteur mondial de cacao veut pouvoir profondément se diversifier en développant un autre secteur à fort potentiel qu’est le secteur minier qu’il veut faire évoluer au grade de deuxième source de croissance économique du pays. Abidjan entend, en effet, porter la contribution au PIB du secteur minier à 6% en 2025, contre 3% en 2018. En 2021 déjà, la production d’or a joué un rôle clé dans la croissance du secteur minier et depuis la même tendance est observée. Le pari sur l’or est aussi motivé par les opportunités sur le marché international. « L’incertitude sur les marchés financiers a accentué la demande d’or qui sert de valeur de refuge. Naturellement, le prix de l’or n’a cessé d’augmenter depuis les deux dernières décennies », remarque le ministre, estimant que sa Côte d’Ivoire a tout à gagner en misant sur le métal jaune.
En ligne de mire aussi, le positionnement du pays dans la transition énergétique grâce aux minerais stratégiques. C’est la raison pour laquelle les autorités explorent des ressources telles que le cobalt et le nickel, utiles notamment pour la fabrication des batteries de véhicules électriques. Abidjan croise les doigts !
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.