5 questions à : Theodort, de Youtube à l’afrobeat | INTERVIEW

Suivi par 2.9 millions d’abonné-es, le vidéaste français Theodort a mis fin à l’aventure Youtube pour se consacrer exclusivement à sa carrière musicale. Changement de cap mûrement réfléchi, que le rappeur-chanteur inaugure avec la sortie d’un premier album, Imad, le 24 mai 2024. On en a discuté avec lui.

Son nom ne vous dit encore rien ? Possible, car Theodort vient tout juste de redistribuer les cartes de son propre jeu. Après dix ans de création de contenus vidéos, qui l’ont hissé parmi les Youtubeurs français à grand succès (avec près de 3 millions d’abonné-es), il a quitté son assise confortable et supprimé la totalité de ses vidéos Youtube, pour se consacrer entièrement à la musique. Influencé par ses racines béninoises et la vague afrobeat/amapiano, Theodort sort son premier album Imad en mai prochain. Pour l’occasion, on lui a posé cinq questions.



 

Ce n’était pas trop dur d’archiver toutes tes vidéos Youtube, qui sont le fruit de plusieurs années ?

Non, au contraire. C’était nécessaire. Je l’ai fait avec grand plaisir, et je trouve ça beau d’avoir fermé un livre. Certes les contenus ne sont plus là, mais ils ont fait partie de ma vie. Je ne tire pas une croix sur dix années de travail. Par contre, je prends un énorme risque financier (rires)

 

Qu’as-tu voulu raconter à travers cet album ? 

Personnellement, j’aime la musique qui parle de Dieu et d’amour. Je crois que mon album parle de ça. Un peu de Dieu, un peu d’amour, mais aussi des choses qui font partie de ma vie : ma famille, les filles, le charnel… Avec mon équipe, on a trouvé un terme pour qualifier ce qu’on cherche à faire : de la « musique humaine ». Mon but ultime, c’est que si t’envoies cet album dans l’espace et qu’un alien tombe dessus, il capte ce qu’est l’humain.

 

À propos de ton équipe : dans le documentaire Maintenant, vous savez on ressent que la conception de l’album a été un processus très collectif.

Oui, tout à fait ! J’ai un entourage solide dont je suis très proche. C’est ma plus grande force. J’ai aussi rencontré des nouvelles personnes dans le cadre de la création de l’album. En fait, je crois que la musique part d’un élan solitaire, mais si tu la gardes pour toi, ça reste uniquement personnel. Si je veux faire de la « musique humaine » -on y revient (rires)– il y a besoin d’un élan collectif qui suive, pour faire émerger une magie commune.

 

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@ Raegular

Tu y expliques aussi avoir trouvé ta couleur musicale : l’afrobeat. Qu’est-ce que ça te fait d’avoir enfin trouvé « ton » son ? 

C’est très satisfaisant. C’est un peu comme faire un devoir : tu as déjà l’introduction, tu es sur ton brouillon, et à un moment vient le déclic qui lance ta thèse. Tu trouves ton axe : ça coule et ça prend son sens, enfin. En plus d’un fil rouge afrobeat, j’ai voulu que l’album soit chanté. Certes pendant la conception, on a fait pas mal de sons rappés et travaillé sur des morceaux avec des univers hip-hop. Mais ‘Perd seul’ est le seul que j’ai voulu garder. Parce que c’est un thème qui me tient à coeur, et dont j’avais besoin de parler avec un peu plus de rage.

 

Comment appréhendes-tu la sortie ?

J’ai hâte. Je m’impatiente de savoir ce que les gens en pensent. Et puis, je ne m’arrête pas de travailler. Donc j’ai également hâte de la suite. Il y a toujours cette envie-là de recréer. Parce qu’une fois que l’album sort, il appartient aux gens et c’est tant mieux. Mais derrière, ça te pousse à toujours retravailler.

 

Theodort sera en concert le 29 novembre prochain à la salle Pleyel (billetterie en ligne)

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