En 2017, un quart de la population béninoise ne disposait pas d’un acte de naissance, et moins de la moitié détenait une carte d’identité nationale (CNI), un taux qui chutait à 37 % chez les femmes. Catherine, une collégienne de 13 ans à Cotonou, et Donatienne, 44 ans, résidente d’Abomey-Calavi, se trouvaient parmi celles sans preuve d’identité. Cette absence d’identification officielle les privait, ainsi qu’une large part de la population, de l’inscription scolaire, de l’accès aux services financiers et de l’aide sociale à laquelle elles étaient éligibles.
Entre 2017 et 2018, le gouvernement béninois a intensifié ses efforts pour enregistrer environ 90 % de la population avec des données biométriques dans le Registre national des personnes physiques. Il a également adhéré au projet régional West Africa Unique Identification for Regional Integration and Inclusion (WURI) Program, soutenu par la Banque mondiale, pour développer un système d’identification de base (fID) en capitalisant sur les initiatives précédentes afin de faciliter l’accès aux services et de renforcer l’inclusion sociale.
Les systèmes fID visent à identifier de manière unique chaque individu en associant des données biographiques de base à des informations biométriques. L’objectif est de confirmer l’identité d’une personne — « Je suis bien celui ou celle que je dis être » — et rien d’autre. Divers services, tels que la protection sociale, la santé, l’éducation, les services financiers, ou encore les opérateurs de téléphonie mobile, peuvent alors utiliser le fID pour identifier et authentifier les usagers.
Avec l’appui du projet WURI, un tiers des Béninois, y compris Catherine et Donatienne, ont pu obtenir la carte « C’est Moi » munie d’un QR code attestant de leur identité. Ces cartes, gratuites et valables à vie, simplifient l’accès aux services gouvernementaux pour ceux qui ne possédaient auparavant aucune forme d’identification reconnue par l’État.
La carte « C’est Moi », accessible à tous les résidents du Bénin ainsi qu’aux citoyens béninois vivant à l’étranger, peut être obtenue aisément en ligne ou sous forme papier. Le projet WURI a aussi permis l’enregistrement de 2,2 millions de personnes supplémentaires – dont 4 000 à l’étranger – visant à ne laisser personne de côté et portant l’enregistrement biométrique à près de 99 % de la population.
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