Selon la loi anti-LGBT+ adoptée le 28 février dernier au Ghana, toute personne reconnue comme appartenant à la communauté LGBT+ risque jusqu’à trois ans de prison. En cas de « promotion ou de soutien d’activité LGBT+ », la peine peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, voire dix s’il s’agit de « campagne LGBT+ à destination des enfants« .
Mais cette loi n’est pas encore promulguée : elle est toujours sur le bureau du président Nana Akunfo-Addo, explique la BBC Afrique. Le président ghanéen a déclaré qu’il ne signerait pas cette loi, puisque deux citoyens ont porté l’affaire devant la Cour suprême du pays : la journaliste et avocat Richard Sky et une autre chercheuse à l’université du Ghana, la docteure Amanda Odoi, demandent au tribunal de déclarer « inconstitutionnel » ce texte et de le déclarer donc « nul et non avenu. »
Et particularité de cette affaire, la Cour suprême retransmet exceptionnellement les débats en direct, raconte le site The Conversation Afrique. Une décision importante selon le média car c’est seulement la deuxième fois que le tribunal autorise l’accès des caméras. La première fois, c’était lors de l’audience sur l’élection présidentielle contestée en 2012. Le tribunal avait décidé qu’une retransmission en direct était nécessaire pour « dissiper les soupçons de partialité. »
Ce sont les mêmes raisons avancées par le procureur de la Cour suprême. C’est lui qui faisait pression il y a deux semaines pour ouvrir la diffusion des débats aux médias. De quoi favoriser la transparence et la confiance dans l’administration judiciaire, apprend-on sur le site d’Africa News.
Alors si cette diffusion présente en effet certains avantages selon The Conversation, notamment pour « entendre les arguments contre ce projet de loi à peine évoqué au Parlement« , l’accès à ces débats devrait aussi permettre « la promotion de la transparence ainsi que l’éducation et la responsabilité au sein du système judiciaire sur une question culturellement très tendue au Ghana ».
Mais pour The Conversation, cela place également la communauté queer « sous les projecteurs nationaux« . De quoi possiblement « rendre le climat encore plus hostile aux Ghanéens queers« .
Un an après la promulgation d’une des lois les plus répressives du monde envers les LGBT en Ouganda, où les citoyens risquent jusqu’à 20 ans de prison, voire la peine de mort pour des cas qualifiés « d’homosexualité aggravée« , le Ghana pourrait rejoindre avec ce texte la liste de plus en plus longue des pays africains criminalisant l’homosexualité et qui prétendent lutter, explique un autre article de The Conversation, contre « l’importation de la culture LGBT venue tout droit selon eux de l’Occident ». Or, rappelle le média, nombreuses sont les études prouvant que c’est bien l’homophobie qui a été importée avec la colonisation en Afrique et non pas l’homosexualité.
Une analyse de The Guardian datant du mois de mars rappelait d’ailleurs « les sommes très importantes investies en Afrique par des groupes évangélistes américains pour des campagnes anti-LGBT et contre les droits sexuels et reproductifs. »
Géopolitique
3 min
En Nouvelle-Zélande, la colère des Maoris face au projet de budget du gouvernement
Les Maoris accusent le gouvernement de vouloir « diluer l’identité du peuple maori« . Et pour cause, le projet de budget prévoit le changement de nom de certains services du maori à l’anglais, la fermeture de l’autorité sanitaire maori ou encore la remise en cause du traité de Waitangi, traité conclu en 1840 entre les autorités coloniales britanniques et les chefs maoris. Cet accord reconnaît la colonisation britannique, mais il garantit aux maoris la possession de leurs terres explique la BBC. Autant de raisons de faire bondir les autochtones qui représentent 17 % de la population néo-zélandaise.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays hier à Auckland, Wellington et d’autres villes sous une marée de drapeaux rouges et noirs, symbole des Maoris. « Tout ce que fait le gouvernement est contre les maoris, affirme cette manifestante, et on ne se laissera pas faire. C’est pour ça que nous sommes là, on lutte pour notre peuple, notre culture et pour les générations à venir », dit une autre manifestante au micro de la chaîne Hub News.
De son côté, le gouvernement se défend. À la télévision publique néo-zélandaise, Nicolas Willis, la ministre des Finances, affirme que « les mesures sont bonnes pour les Maoris et tous les Néo-Zélandais ». À la remarque sur le fait que de nombreuses coupes budgétaires concernent directement les Maoris, elle réfute.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d’intérêt.
La BBC rappelle que le gouvernement suit une ligne selon laquelle il ne « veut pas diviser le pays selon des critères raciaux« . Sauf que l’égalité est encore bien loin . RNZ, la radio publique néo-zélandaise, rappelle que les Maoris sont « surreprésentés parmi les personnes sans-abri, qu’ils sont confrontés à de la discrimination et à des délais d’attente plus longs pour recevoir par exemple des soins de santé« . La BBC énumère aussi les inégalités que subissent les Maoris comme « l’état de santé, les revenus, les niveaux d’éducation et les taux d’incarcération et de mortalité« . Ils ont « sept ans de moins d’espérance de vie » que le reste de la population. Ainsi, le parti Tepati Maori a annoncé démarrer un processus pour créer un Parlement maori autonome.
Un monde d’avance
3 min
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.