En pleine présentation de son livre La Kabylie en partage (Koukou) dans la librairie Gouraya à Béjaïa dans l’est de l’Algérie, l’écrivaine française Dominique Martre a été arrêtée par la police le 29 juin dernier, rapporte l’AFP.
« La police a fait irruption dans la librairie samedi après-midi au début de la présentation du livre et a arrêté toutes les personnes présentes dans la salle, y compris l’autrice, son mari, moi-même et le libraire », raconte Arezki Ait-Larbi, journaliste et directeur éditorial des éditions Koukou. Toutes les personnes interpelées ont été relâchées le soir même, vers 20h.
Le livre de Dominique Martre, La Kabylie en partage. Dans l’intimité des femmes, raconte les souvenirs de l’écrivaine dans un village kabyle dans les années 1970 et le quotidien de femmes dans cette région du Nord de l’Algérie.
Une maison d’édition sous surveillance
Publié et vendu dans toutes les librairies d’Algérie, le livre était présenté à Alger la semaine précédente « sans aucun problème », ajoute l’éditeur. Cependant, ce n’est pas la première intimidation subie par la maison d’édition Koukou. En 2022, douze livres sur des sujets politiques ont été censurés dans le pays.
La maison d’édition est spécialisée dans l’essai politique, le témoignage historique et le document d’actualité. Elle avait déjà été exclue du Salon International du livre d’Alger (SILA) fin 2023 pour « dépassements constatés dans les publications contraires au règlement du Sila. »
À l’aube des élections présidentielles en septembre 2024, d’autres Algériens kabyles engagés ont aussi été arrêtés. Le Mouvement d’autonomie de la Kabylie (MAK) est classé organisation terroriste par Alger.
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