45°C au Soudan du Sud, 42°C au Brésil et 41°C au Maroc : l’hémisphère Sud suffoque sous des chaleurs records

Les cartes parlent d’elles-mêmes. Les pays compris entre le Tropique du Cancer et l’Equateur suffoquent sous des températures hors-normes. Après l’Argentine, et le Chili, c’est au tour du Brésil d’étouffer sous 42°C, et une température ressentie de 62,3°C à Rio de Janeiro. “La nuit du 17 mars restera d’ailleurs gravée dans les livres d’histoire comme la nuit la plus chaude sur le continent”, a réagi sur Linkedin, Nelson Noumbissi, ingénieur en sciences météo-climatiques.

Une information qu’a confirmée l’Institut national brésilien météorologique (Inmet). Il s’agit effectivement de la température la plus élevée pour un mois de mars depuis le début des relevés en 1943. Et la zone ouest de la capitale, majoritairement composée de quartiers pauvres, a été la plus touchée. Plus de 40% des 6 millions de Cariocas y résident.

Le Soudan du Sud ferme ses écoles

La situation n’est guère mieux de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis la mi-février, une vague de chaleur exceptionnelle s’est abattue sur l’Afrique, où des records de températures sont tombés dans de nombreux pays, depuis le 10 mars. Selon Nelson Noumbissi, “des records absolus de température ont par exemple été fracassés en République démocratique du Congo, en République du Congo, au Togo, en Afrique du Sud, au Maroc, au Soudan du Sud et dans bien d’autres pays”. Dès la mi-février, la situation était très préoccupante au royaume chérifien, entre sécheresse et canicule. Depuis, les températures oscillent entre 36°C et 41°C, et ce, en plein hiver.

Au Soudan du Sud, la situation est telle que le gouvernement a décidé, pour la première fois, de fermer ses écoles en prévision d’une sévère vague de chaleur qui devrait durer deux semaines. Les prévisionnistes ont indiqué que le mercure pourrait atteindre 45°C. Le pays, où les fortes chaleurs ne sont pas rares, particulièrement lors du pic de la saison sèche entre février et mars, ne connaît que très rarement des températures au-dessus de 40°C.

“Des cas de décès liés à une chaleur excessive ont déjà été signalés”, ont indiqué conjointement les ministères de l’Education, de la Santé et de l’Environnement du Soudan du Sud dans un communiqué. “Il est conseillé aux parents d’empêcher leurs enfants de jouer dehors”, ainsi que de guetter “tout signe d’épuisement dû à la chaleur et de coup de chaleur”, recommandent-ils.

Un risque sanitaire

Le risque est que ces fortes températures soient associées à un taux d’humidité particulièrement élevé. Mesuré grâce au “wet buble”, soit l’indice de température du “thermomètre mouillé”, plus il est élevé et moins le corps humain peut évacuer l’humidité en transpirant, l’empêchant ainsi de se refroidir. Or en l’absence de sudation, le corps se détériore très rapidement. La NASA avait d’ailleurs établi une carte des zones qui pourraient devenir inhabitables dès 2050, en raison de ce “wet buble”. Les pays compris entre le Tropique du Cancer et l’Equateur, font partie des premiers touchés par ce phénomène.

“Ce qui se passe aujourd’hui restera dans les mémoires pendant des générations”

Pour Maximiliano Herrera, climatologue connu pour répertorier tous les records de températures à travers le monde, s’est alarmé sur Twitter du caractère inédit de l’événement. “Ce qui se passe aujourd’hui restera dans les mémoires pendant des générations”, a-t-il écrit, alors que l’ONU prévient au même moment que la planète est désormais “au bord du gouffre” et que la probabilité est élevée pour que 2024 soit l’année la plus chaude de l’histoire.


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