Les comptes de Paramount+ ne sont pas au beau fixe. L’entreprise s’est lancée — comme une majorité de ses concurrents — dans le secteur alors très fermé de la SVoD avec la ferme intention de marcher sur les platebandes des entreprises déjà bien implantées, Netflix et Prime Video en tête. Si Disney+ avance vers la rentabilité, Paramount+ continue d’accumuler les pertes financières (1,67 milliard de dollars avant amortissement et dépréciation en 2023).
La tendance est au mieux, mais l’équilibre est donc loin d’être atteint pour la firme à la montagne enneigée. La rumeur court depuis maintenant quelques mois, Paramount cherche à s’associer pour colmater les fuites. Les dirigeants de Paramount Global seraient ainsi en discussion avec de nombreuses entreprises du secteur culturel pour étudier la question d’une fusion de Paramount+. Selon CNBC, Warner Bros. Discovery serait intéressé par une telle manœuvre.
Des personnes proches du dossier, interrogées par le média américain, affirment que l’idée d’une coentreprise fait son chemin. De premières discussions avec la société détentrice de Max ont eu lieu plus tôt cette année, sans que rien soit acté. Il ne s’agirait pas d’une structure à 50-50 pour les deux entités, mais plutôt d’une majorité détenue par Max. La plateforme lancée en juin dernier dans nos vertes contrées dispose d’une communauté d’adeptes plus importante, 100 millions dans le monde contre 71 pour Paramount+ au dernier trimestre.
Enfin un vrai concurrent pour Netflix ?
La firme fondée par Reed Hastings et Marc Randolph dispose d’un avantage non négligeable sur ses concurrents : la primauté. Netflix a fait naître les services de streaming par abonnement, et a donc pu évoluer seule sur ce secteur pendant plusieurs années. Si Disney+ a réduit l’écart entre le N rouge et le reste des offres du genre, chacune des sociétés éprouve quelques difficultés à atteindre un équilibre financier. L’arrivée de la publicité a quelque peu redistribué les cartes, sans pour autant sauver les services déficitaires.
L’union de plusieurs catalogues et services semble ainsi la seule alternative pour nombre des entreprises concernées. Disney+ a déjà acté un rapprochement avec ses filiales Hulu et ESPN aux États-Unis, pour réduire les frais et alourdir ses rangs. Max a aussi adopté une stratégie similaire, c’est de la fusion des entités HBO Max et Discovery+ qu’est née la plateforme qui vient d’investir le territoire français. Netflix pourrait ainsi avoir du souci à se faire, l’entreprise ne pourra sans doute pas tenir la cadence si des alliances naissent.
Alors que la multiplication des services paraît nuire au développement de chacun, la création d’une “super-offre” a de quoi séduire. À noter que Warner Bros ne serait pas la seule entité sur le coup, NBC Universal aurait aussi exprimé son intérêt pour une telle fusion. Les discussions ne “sont pas allées très loin” selon CNBC qui indique avoir obtenu des déclarations de personnes au fait du dossier. Max s’apprête aussi à rejoindre un bundle aux États-Unis, comprenant un accès à Disney+ et Hulu.
Une bonne nouvelle pour les utilisateurs
Si les magasins d’applications sont extensibles, les budgets des ménages beaucoup moins. À mesure que les entreprises du secteur culturel se lançaient dans la course à la SVoD, nombreux ont été ceux à déplorer cette multiplication de services. Les sommes allouées au divertissement par abonnement ont grimpé en flèche, faisant naître une nouvelle tendance aux États-Unis.
Tandis que beaucoup d’entreprises comptaient sur la fidélité de leurs clients, les usagers sont de plus en plus enclins à s’abonner et se désabonner au gré des nouveautés. Pour les plateformes, ce changement de paradigme entraîne une modification du calendrier de sortie, ils doivent s’assurer d’avoir toujours une série capable d’attirer l’attention. La création d’une offre groupée est ainsi l’assurance de réduire — au moins un peu — l’impact de ces vagues de désabonnements.
Les utilisateurs, eux, pourront profiter d’une offre plus riche et diverse, quitte à se passer des autres acteurs du secteur si leur appétit est comblé. Cela éliminerait d’office les concurrents qui ne peuvent bénéficier du soutien d’un autre acteur du secteur. De nombreux dirigeants d’entreprise ont émis l’hypothèse selon laquelle seuls quatre ou cinq services parviendront à tirer leur épingle du jeu.
En France, les formules Ciné/Séries proposées par Canal+ sont plébiscitées par les adorateurs du petit et du grand écran. Elles permettent une réduction majeure de la facture mensuelle tout en ne passant pas à côté des productions les plus plébiscitées du moment.
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