Quatre matches, 360 minutes, 67 tirs, un but sur penalty, deux buts contre son camp. Voilà le bilan offensif riquiqui des Bleus à l’Euro. Jamais dans l’histoire de la compétition une équipe n’avait atteint les quarts de finale sans qu’un de ses joueurs ne marque dans le jeu. Cette équipe de France convoque les souvenirs pénibles de la Grèce 2004, limitée, mais qui avançait sur les coups de boule d’Angelos Charisteas. Après quatre matches, Didier Deschamps a presque tout tenté : 4-3-3, 4-4-2, Barcola, Dembélé, Mbappé à gauche, Mbappé dans l’axe, Griezmann partout, Thuram.
Presque parce qu’il lui reste une option qu’il n’a encore jamais envisagé au coup d’envoi : Olivier Giroud. C’est à peine croyable mais le sélectionneur n’a jamais fait démarrer le meilleur buteur de l’histoire des Bleus alors même que l’équipe de France n’a jamais été autant en difficulté devant. Rien ne fonctionne et surtout pas le pauvre Marcus Thuram encore trop tendre pour endosser le costume d’avant-centre des Bleus. L’Intériste n’a pas encore toutes les ficelles du métier. Trop tendre, il ne sent pas les coups et, face aux Belges, a raté tout ce qu’il a entrepris.
Il patine… autant que Thuram
Mais alors pourquoi Giroud n’est même pas un recours dans la tête du sélectionneur ? Comment peut-il rester scotcher sur le banc alors même qu’il sortait les Bleus de sacrés traquenards il y a encore un an et demi au Qatar ? C’est un vrai mystère qui entoure aujourd’hui la situation de Giroud, déclassé à la manière d’un Benjamin Pavard à Doha. Comme révélé par L’Equipe, Deschamps a averti son avant-centre, lors d’une discussion franche et directe, qu’il était déçu et attendait plus de lui. Factuellement, Giroud a joué 45 minutes depuis le début du tournoi, le plus faible total des attaquants français derrière Kingsley Coman (15 minutes).
Ses entrées en jeu n’ont pas changé le destin des Bleus et, à l’image de cette équipe, Giroud a patiné ratant deux occasions franches qu’il aurait peut-être mises au fond en d’autres circonstances. Il a semblé parfois manqué de détermination dans le pressing. Mais le bilan de Thuram n’est pas meilleur et lui a empilé trois titularisations dans un rôle que Giroud maîtrise mieux que personne.
Mais l’idée du sélectionneur était claire en début de compétition : installer l’Intériste en pointe. Pourquoi ? La saison convaincante de Thuram (15 passes 14 passes décisives), peut-être autant que la fin d’exercice poussive de Giroud, a établi une nouvelle hiérarchie. Et il fallait attentivement écouter la conférence de presse de l’Isérois avant la compétition pour comprendre ce qui se tramait.
Le reverra-t-on en Bleu ?
« Marcus c’est comme un petit frère, confiait Giroud. C’est un des joueurs qui prendra le relais. Je suis là pour l’accompagner, l’aider. Il n’y a aucun esprit de compétition entre nous. Que du bonheur de pouvoir l’aider et lui donner des conseils. Il faut passer le flambeau maintenant. » Avant de parler de « nostalgie, de souvenirs ». S’il a promis de ne pas lâcher, qu’il était encore « déterminé », il est au moins permis d’en douter. Résigné ? Peut-être. Moins affamé ? Certainement. Giroud a semblé vouloir faire de la place après douze années à tout faire pour arracher la sienne.
Le reverra-t-on avec le maillot bleu ? Lui ne fera jamais de vague, ça n’a jamais été le genre du bonhomme. Si les prestations de Thuram pourraient relancer sa candidature, l’entrée de Randal Kolo Muani fait désormais du Parisien le postulant le plus évident à une place dans le onze. Et Giroud ? Lui reste paré à toutes les éventualités. Même à son crépuscule, sa carrière a prouvé qu’il ne fallait jamais l’enterrer. Il a déjà renversé des situations plus compromises même si celle-ci semble particulièrement complexe à résoudre pour lui.
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