Dans ce rapport
Ampleur de Violence Basée sur le Genre
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Recommandations
INTRODUCTION
Depuis le début de la crise sécuritaire au Mali en 2012, les régions du centre et du nord sont devenues des zones très instables en raison de la présence de groupes armés, de l’augmentation de la criminalité, des tensions intercommunautaires et des opérations militaires ainsi que les crises alimentaires dues à la sècheresse et ua changement climatique dans certaines régions. En 2023, la situation sécuritaire s’est davantage détériorée avec 16 041 violations des droits humains signalées par le système de monitoring de la protection, représentant une augmentation de 86 % par rapport à 2022.
Dans son dernier rapport annuel 2023, le cluster protection indique que le retrait progressif de la MINUSMA à la suite de la résolution 2690 (2023) du Conseil de Sécurité de l’ONU, mettant fin à son mandat et remettant les bases stratégiques de la MINUSMA aux autorités maliennes, a eu un impact majeur sur la dégradation de l’environnement de sécurité et de protection déjà instable, en particulier dans le centre et le nord du pays. La reconquête du territoire national par les FAMa et la reprise des hostilités dans les zones des trois frontières et du centre ont eu des répercussions directes sur la protection des civils sur le terrain. Cela s’est traduit par une intensification des opérations militaires, des affrontements dans le nord et le centre du pays, une prolifération des engins explosifs, la mise en place de blocus dans plusieurs localités du centre (Boni, Bara Sara, Markala) et du nord du pays (Tombouctou, Goundam, Gourma-Rharous, Diré Ber), ainsi que sur plusieurs axes routiers, tels que Douentza-Gao et Douentza, Tombouctou (RN16) ; Même si les régions du Nord et du Centre restent l’épicentre de la violence au Mali, la violence s’étend au sud et à l’ouest du pays. L’isolement politique et diplomatique du Mali sur la scène internationale a un impact sur les financements et sur le secteur de la protection en général.
Les attaques et l’encerclement des villages dans le centre du pays ont considérablement affecté l’accès aux biens essentiels ainsi qu’aux services de base tels que la santé, l’eau, l’éducation, la police, la justice et les marchés pour les populations locales. De plus, l’insécurité croissante dans les zones de conflit a entravé l’accès à l’aide humanitaire.
Les restrictions de mouvement imposées par les groupes armés non étatiques (GANE), comme l’interdiction d’exploiter les champs ou d’accéder aux marchés, ont limité les activités économiques et les moyens de subsistance des habitants, les poussant à adopter des mécanismes d’adaptation précaires.
Cette crise a un impact particulièrement néfaste sur l’environnement de protection des femmes et des filles. Selon le rapport d’évaluation multisectorielle (MSNA) annuel de 2023 réalisé par l’ONG REACH, la situation est alarmante.
En effet 44 % des femmes chefs de ménage ont exprimé un besoin de protection. 38 % des ménages ne sont pas informés des services de santé reproductive. 44 % des ménages ont signalé que la violence sexuelle était un risque pour les filles, un pourcentage encore plus élevé parmi les ménages déplacés internes (PDI) dirigés par une femme (60 %). Selon ce même rapport, 26 % des ménages avec une femme Chef de Menage (CdM) ont rapporté ne pas avoir eu suffisamment de nourriture par manque de ressources pour se la procurer, contre 17 % pour les ménages avec un homme CdM ; Ce qui les a emmené a recourir davantage à des stratégies d’adaptation liés à la sécurité alimentaire que ceux avec des hommes CdM (25 % des femmes CdM ont réduit le nombre de repas, 23 % ont signifié avoir restreint la consommation des adultes pour permettre aux plus jeunes de manger davantage et 13 %, ont déclaré qu’un membre du foyer a passé une journée et une nuit entière sans manger du tout parce qu’il n’y avait pas assez de nourriture) et les exposant a des risques accrus de VBG comme le sexe de survie et le mariage d’enfants pour la protection économique. Les régions les plus touchées par ces problèmes, indépendamment du sexe du chef de ménage, sont Tombouctou, Ségou, Mopti, Gao et Menaka. Cependant, parmi les ménages dirigés par une femme, et faisant le lien avec la sécurité alimentaire et les risques de VBG, les régions les plus touchées restent Tombouctou, Gao, Mopti et Menaka ainsi que Kayes.
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