La France vit-elle son moment Milei ? Ce n’est pas une exagération : [Marine Le Pen, qui pourrait avoir la majorité absolue à l’Assemblée avec le Rassemblement national], a participé souriante au meeting organisé à Madrid par le président de Vox [extrême droite], Santiago Abascal, au cours duquel le président argentin a dit tout le mal qu’il pensait de Pedro Sánchez [le Premier ministre espagnol socialiste].
La France est le type même d’une économie développée qui a été mise KO par la mondialisation. Elle est le pays d’Europe qui ressemble le plus aux États-Unis, qui ont voté pour Trump et pourraient le réélire. Le déclin économique dure depuis plusieurs décennies : destruction du tissu industriel, baisse de la qualité de l’emploi, centralisation de la richesse autour de la capitale et désertification du reste du territoire, sans parler de la dégradation de l’enseignement ou de la santé. Pour la majorité des Français, cette réalité se traduit par une angoisse liée au déclassement et à la perte de pouvoir d’achat. Le reste de l’Europe, Espagne comprise, devrait y voir un avertissement.
D’échec en échec
Ici, comme en Argentine, la paupérisation des classes moyennes et de larges pans de la population active a conduit une majorité d’électeurs à tenter un saut dans le vide, une sorte de descente aux enfers consciente. La ruine économique s’est transformée, grâce au discours de l’extrême droite et à un puissant univers médiatique, en haine des immigrés, bénéficiaires d’allocations, et des fonctionnaires. Le poison de la revanche sociale.
Si la France connaît apparemment une situation moins dramatique que l’Argentine, c’est parce que l’Hexagone est plus riche et fait partie de l’UE. La similitude tient aussi au fait que les Français, comme les Argentins, ont vu échouer les principaux partis, que ce soit avec présidence socialiste de François Hollande ou avec celle, libér
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“L’Avant-Garde” a été fondée en 1881 à Barcelone par la famille Godó, qui en est toujours propriétaire. Ce quotidien au format berlinois est le deuxième du pays en matière de diffusion, et le numéro un en Catalogne, juste devant El Periódico de Catalunya. Dans la Catalogne d’aujourd’hui, le journal prône un régionalisme modéré.
Depuis 2011, La Vanguardia existe aussi en version catalane. Jusqu’alors, “le plus ancien, le plus lu, le plus vendu et le plus influent des quotidiens publiés en Catalogne” paraissait uniquement en espagnol, contrairement à son challenger El Periódico de Catalunya, qui existe dans les deux langues officielles de la région depuis 1997. Le journal met ainsi fin à ce qu’il qualifie d’“anomalie” et se met en phase avec une société qui, depuis trente ans, est scolarisée en langue régionale. Pour illustrer sa première une en catalan, le journal avait choisi une œuvre de Tàpies, mais la capture et la mort d’Oussama Ben Laden en ont décidé autrement.
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