Papouasie-Nouvelle-Guinée : un glissement de terrain ensevelit un village et tue plus de 2 000 personnes

Il ne reste plus rien, ou presque, d’un village à flanc de colline, de la région de Maip Mulitaka, dans la province d’Enga, au centre de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, située dans le Pacifique Sud.  Le journal papouan-néo-guinéen Post Courier ainsi que le  Guardian, à Londres, et le  Washington Post nous montrent des coulées de roches se trouvent au milieu du vert des forêts, des morceaux de tôle ondulée percent, par endroits, l’amoncellement de pierres, seuls signes encore visibles des habitations de fortune, aujourd’hui détruites. Les débris atteignent jusqu’à huit mètres de hauteur sur des kilomètres, rapporte la radio publique  ABC Australia. Les habitants ont été surpris dans leur sommeil, soulignent le  Post Courier et  The National, autre quotidien de Papouasie-Nouvelle-Guinée, car le glissement de terrain est survenu à 3h du matin, dans la nuit de jeudi à vendredi.

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Les efforts des secouristes sont entravés par des conditions dangereuses sur le terrain : Seuls cinq corps ont été sortis des décombres, par des habitants marchant parfois pieds nus dans la boue et les éboulis, rapportent le Guardian et le Washington Post. Les efforts des secouristes sont notamment entravés par les conditions dangereuses sur le terrain, comme l’explique Serhan Aktoprak, de l’Organisation internationale pour les migrations, interrogé, depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée et sa capitale Port Moresby, par ABC Australia : « la terre continue de glisser, des rochers tombent de la montagne et le sol se fissure sous l’effet d’une pression croissante. De l’eau sous-terraine s’écoule constamment sous les éboulis, ce qui est extrêmement dangereux pour les personnes qui participent aux opérations de secours et pour celles qui vivent dans les zones alentours ». L’espoir de retrouver d’autres survivants s’amenuise : « les gens utilisent des bâtons, des bêches et de grandes fourches agricoles pour retirer les corps enfouis sous la terre. Un homme d’affaires local a même envoyé une pelleteuse », ajoute sur  ABC Australia Serhan Aktoprak, fonctionnaire pour les migrations à l’ONU, « mais franchement, nous ne savons pas si elle va pouvoir fonctionner, car il faut tenir compte de sensibilités culturelles. Les communautés, en deuil, ne souhaitent pas qu’une machine intervienne, elles veulent maintenir l’intégrité des corps autant que possible ». L’arrivée des secours a aussi été retardée par des violences tribales, précisent le journal malaisien The Star,  le quotidien turc Hürriyet Daily News et ABC Australia.

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Une région vulnérable au dérèglement climatique : Le gouvernement papouan-néo-guinéen a débloqué un demi-million de kina, pour aider les victimes, indique le  Post Courier, soit un peu moins de 200 000 euros. Mais c’est insuffisant, vu les besoins : le  Post Courier craint 2 000 victimes, plus d’un millier de maisons ont été démolies. Il n’y a plus de bétail, ni de jardin vivrier ou de sources d’eau potable, dans une région où 4 000 personnes avaient fui des conflits tribaux, rappelle la  BBC. La province d’Enga, également point de ralliement pour nombreux chercheurs d’or, est densément peuplée, souligne le  New York Times et les autorités craignent que la plupart des victimes ne soient des enfants de moins de 15 ans. Pour les habitants de la région, ce glissement a été déclenché par les fortes pluies de ces dernières semaines et selon la Banque mondiale, citée par  le journal québécois La Presse, le dérèglement climatique augmente le risque de glissements de terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les États-Unis et l’Australie, premier donateur d’aide étrangère de l’île, note le Guardian, font partie des pays, avec la France, qui ont proposé d’aider la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dont la plupart des 10 millions d’habitants sont des agriculteurs de subsistance.

Carte de Papouasie-Nouvelle-Guinée localisant la province d'Enga où s'est produit le vaste glissement de terrain
Carte de Papouasie-Nouvelle-Guinée localisant la province d’Enga où s’est produit le vaste glissement de terrain

© AFP – STAFF, Nicholas SHEARMAN / AFP

Burkina Faso : le chef de la junte peut rester cinq ans de plus au pouvoir

« Un CDD de 5 ans », titre  Aujourd’hui au Faso, pour le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État, rappelle le quotidien burkinabè. « Mais qui était assez fou pour ramer à contre-courant des désidératas du ‘grand manitou’ ? », demande L’Observateur Paalga, un autre journal burkinabè. Alors que des assises nationales se tenaient à Ouagadougou, la capitale burkinabè accueillait aussi « une foule furibonde », celle des « Wayiyan », – la « garde civile » du chef de la junte, précise  le journal conservateur turc Yeni Şafak -, qui réclamait « dix ans minimum au pouvoir », rapporte le directeur de la rédaction d’ Aujourd’hui au Faso, dans un édito, « pour que la vieille classe politique disparaisse politiquement et même physiquement », « de diabète ou de vieillesse ». Et « gare à quiconque ose émettre une autre proposition », continue l’éditorialiste. Se sera finalement un quinquennat « et celui qui est désormais président du Faso tout court (et non plus de la Transition) pourra se présenter aux élections municipales, législatives et présidentielles quand aura sonné l’heure du retour à une vie constitutionnelle normale », raille L’Observateur Paalga.

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La Revue de presse internationale

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Situations sécuritaires et économiques catastrophiques :  L’Observateur Paalga n’oublie pas que le chef de la junte, « dans l’euphorie de son putsch » il y a presque deux ans, « avait donné sa parole d’officier qu’il n’était pas là pour le pouvoir et qu’il était même pressé de retourner au front ». Sauf que, malgré ses promesses et ses accusations de laxisme proférées contre la France, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée au Burkina Faso. Depuis 2015, les violences djihadistes ont fait plus de 20 000 morts et deux millions de déplacés. Enormes répercussions économiques, notamment dans le secteur informel qui fait vivre huit burkinabè sur dix, selon une enquête de  la « Cenozo » – la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest -, dans un reportage repéré par  Courrier international. Ainsi, Aminata Karogo, la trentaine, mère de cinq enfants, raconte comment elle se retrouve chaque matin au marché de Kaya, dans le centre du Burkina, « pour vendre des sacs de maïs, mil ou encore du savon local ». Il y a sept ans, Aminata se rendait aussi deux à trois fois par mois à Ouagadougou ou à Tougouri, une localité située à environ 25 km de Kaya. Chose impossible, désormais, à cause du terrorisme. Comme Aminata, Kotim Kargougou Kafando qui vend des céréales, précise la « Cenozo », gagne désormais 15 000 francs CFA par mois (environ 23 euros) contre 250 000 francs CFA (380 euros) il y a dix ans, alors qu’elle a un bébé de huit mois. Pendant que « certains roulent carrosse à Ouaga », écrit L’Observateur Paalga « on vous l’avait bien dit, aucune révolution n’a jamais aboli les privilèges, elle change juste de privilégiés. »

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