Par Le Nouvel Obs
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Brenda Biya, rappeuse de 27 ans, a publié sur ses réseaux sociaux une photo d’elle en train d’embrasser une autre femme. Une publication qui va faire date car la jeune femme est la fille de Paul Biya, président du Cameroun, pays où l’homosexualité est criminalisée.
Un symbole fort pour les droits LGBT +au Cameroun. Le 30 juin, la rappeuse camerounaise King Nasty a publié une photo sur Instagram, où elle est suivie par 314 000 personnes. On y voit la jeune femme de 27 ans en train d’embrasser amoureusement Layyons Valença, une mannequin brésilienne. En légende de la magnifique photo, elle écrit : « Je suis folle de toi et je veux que le monde entier le sache. »
Ce coming out a immédiatement fait sensation au Cameroun. D’abord parce que derrière le pseudo de King Nasty, se cache en réalité Brenda Biya, la fille du président du Cameroun, Paul Biya. Ensuite parce que l’homosexualité est criminalisée dans ce pays du centre-ouest de l’Afrique. « Est punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 20 000 à 200 000 francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe », est-il écrit dans le Code pénal camerounais.
Une loi qui est loin d’être sans conséquence, encore aujourd’hui. Il y aurait plus de 20 personnes en prison au Cameroun pour des pratiques homosexuelles, selon Boris Bertolt, journaliste en exil. « Soit Brenda Biya est arrêtée soit on libère tout le monde », a-t-il provoqué sur son compte Facebook.
Face à cette menace juridique et les éventuelles mauvaises réactions dans son pays d’origine, la rappeuse semble avoir pris des précautions pour limiter les possibles conséquences néfastes de cette publication. La photo a été prise dans un ascenseur en Suisse, où vit la rappeuse. De plus, la section commentaires du post a été bloquée, afin d’éviter un éventuel déferlement de haine après son annonce.
Une « hypocrisie » entre Brenda Biya et la loi nationale
La princesse camerounaise a aussi reçu énormément de soutiens pour sa « courageuse » annonce. Sur Facebook, Shakiro, célèbre transgenre et figure de la communauté LGBTQIA + camerounaise, a remercié Brenda Biya pour son coming out. « C’est une avancée pour la communauté LGBT. On va obtenir cette dépénalisation de l’homosexualité grâce à toi », a-t-elle écrit depuis la Belgique, où elle s’est exilée après avoir été emprisonnée au Cameroun.
« Bravo Brenda, merci pour ce courage. J’espère qu’il va inspirer d’autres personnes de la communauté LGBT du Cameroun, en particulier, et du monde entier », a également réagi auprès de RFI l’avocate Alice Nkom, militante pour la dépénalisation de l’homosexualité.
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« Alors que nous nous réjouissons de la liberté de Brenda, nous reconnaissons également la dure réalité dont de nombreux citoyens LGBTQ +au Cameroun sont victimes de discrimination et de persécution juridique », a de son côté réagi Nkwain Hamlet, président de l’ONG LGBT Working For Our Wellbeing. « Cette hypocrisie ne peut pas durer. »
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