Le Gabon lance l’initiative « Administration sans tabac » pour faire appliquer la législation en vigueur
Mercredi 26 juin, le gouvernement gabonais a inauguré l’initiative « Administration sans tabac », visant à donner l’exemple et renforcer l’application stricte de la loi interdisant la consommation de tabac dans les lieux publics. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la drogue, soulignant l’annonce du Gabon à vouloir réduire les méfaits du tabac.
L’épidémie tabagique au Gabon
Bien que touché plus tardivement par l’épidémie tabagique, cette dernière représente au Gabon un problème de santé publique significatif. Une enquête menée en 2009 par l’OMS a révélé que 12,1 % des adultes âgés de 16 à 64 ans fument, avec une prévalence plus élevée chez les hommes (19,7 %) que chez les femmes (4,6 %). En milieu scolaire, l’écart de consommation entre les sexes est plus restreint. Une étude de 2014 a montré que 10,4 % des jeunes de 13 à 15 ans fument, avec des taux de 15,1 % pour les garçons et 7,1 % pour les filles.[1]
Le Gabon a ratifié le traité de l’OMS, la Convention cadre pour la lutte antitabac et a instauré une législation qui repose sur plusieurs lois et décrets visant à protéger la santé publique contre les effets nocifs du tabac. La loi n°006/2013 du 21 août 2013 instaure diverses mesures de lutte antitabac, notamment l’interdiction de fumer dans les lieux publics, la limitation de la publicité pour les produits du tabac, et de l’interdiction de la vente de tabac aux mineurs. Mais cette législation souffre de ne pas être appliquée en raison notamment de l’influence majeure des industries du tabac.
En 2021, l’Index de l’Interférence de l’Industrie du tabac révèle que, sur 57 pays à l’échelle mondiale analysés, le Gabon se retrouve au 3eme rang des pays les plus influencés par l’industrie du tabac.[2]
A cela s’est ajoutée la problématique des nouveaux produits du tabac et de la nicotine. En 2022, pour contrer les risques associés à leur utilisation chez les jeunes, le Programme national de santé mentale, de lutte contre le tabac, l’alcool et les drogues (PNLT), en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait organisé un atelier du 10 au 11 août. Les parties prenantes s’étaient réunies pour réfléchir aux mécanismes de réglementation de ces nouveaux produits.[3]
Une volonté affichée de lutter contre le tabagisme
Une rencontre s’est tenue mercredi 26 juin 2024, au CHU Jeanne Ebori de Libreville, réunissant, experts nationaux, responsables publics locaux et nationaux. A cette occasion ont notamment été rappelés les enjeux de la réglementation nationale en vigueur. Renée Ndjaga Enombo, directrice du Programme national de lutte anti-tabac, a affirmé à cette occasion la volonté du ministère de la Santé du Gabon de promouvoir un environnement sans tabac dans les espaces ouverts au public et à la nécessité d’appliquer la réglementation prohibant toute consommation de tabac dans ces lieux à usage collectif. Dans l’application de ces dispositions, le Gabon peut compter sur le soutien du secrétariat de la Convention cadre pour la lutte antitabac de l’OMS et s’appuyer sur les bonnes pratiques développées dans d’autres pays.[4]
DT
©Génération Sans Tabac
[1] Fédération Atlantique des Agences de Presses Africaines, Gabon/lutte contre le tabagisme : Une campagne d’information et de sensibilisation lancée à Libreville, FAAPA, publié le 22 janvier 2021, consulté le 01 juillet 2024
[2] ATCA, Frein à la lutte antitabac au Gabon, la régie Gabonaise des Tabacs et le groupe CECA-GADIS, pointés du doigt, ATCA, publié le 23 novembre 2024, consulté le 1 juillet 2024
[3] Loic Ntoutoume, Lutte antitabac : Le Gabon s’attaque à la nouvelle stratégie des marchands de cendres, Gabon Review, publié le 10 août 2022, consulté le 1 juillet 2024
[4] Griffin Ondo Nzuey, Consommation du tabac : le Gabon n’en veut plus dans ses administrations, GabonReview, publié le 27 juin 2024, consulté le 1 juillet 2024
Comité national contre le tabagisme |
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