Il y a 10 jours, le journaliste Atiana Serge Oulon, directeur de publication du bimensuel d’investigation L’Événement était enlevé à son domicile par des agents du renseignement. Depuis, aucune nouvelle… RSF, Reporters sans frontières, dénonce le « silence assourdissant des autorités » burkinabé.
Vendredi dernier, c’est le journaliste-écrivain Adama Bayala qui était porté disparu. « Selon sa famille, relate le site d’information Koaci, il aurait quitté son bureau pour se rendre à Cissin, un quartier de Ouagadougou, depuis lors, aucune nouvelle de lui. Il est introuvable et injoignable au téléphone. » Connu « pour ses analyses parfois controversées sur la vie de la nation, Adama Bayala a été journaliste au quotidien d’État Sidwaya avant de rejoindre le service de communication de la présidence du Faso puis du ministère en charge de la Culture, des Arts et du Tourisme. Il est aussi l’auteur de plusieurs romans, dont Les Bénédictions d’une Mère et La République Bana Bana. »
« Une redoutable machine à réprimer »
Les disparitions sont devenues monnaie courante au Burkina Faso… C’est ce que constate Jeune Afrique qui nous propose une longue enquête intitulée « Les disparus d’Ibrahim Traoré » : « depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine putschiste, en octobre 2022, le Burkina Faso vit au rythme des enlèvements et des enrôlements forcés de ses opposants, civils comme militaires. (…) Une redoutable machine à réprimer », s’exclame le site panafricain. « Tous ceux qui osent s’opposer à lui savent qu’ils s’exposent au même sort. Dans le Burkina Faso d’IB comme dans celui de Blaise Compaoré, les voix gênantes sont réduites au silence, parfois pour l’éternité. Selon les estimations d’avocats et de défenseurs des droits humains, une trentaine de personnes n’ont plus jamais donné signe de vie après avoir été enlevées par des hommes non identifiés, sortes d’escadrons de la mort qui agissent en dehors de tout cadre légal et judiciaire. Les méthodes sont presque toujours les mêmes, pointe Jeune Afrique : un petit groupe d’individus en tenues civilo-militaires, armés et souvent cagoulés, kidnappent leur cible (en pleine circulation s’il le faut), la contraignent à monter dans leur véhicule et disparaissent dans la nature. Difficile d’avoir leurs identités précises, mais, selon plusieurs témoins et sources concordantes, ils agissent principalement pour trois unités : l’ANR, l’Agence nationale de renseignement, la Direction de la sûreté de l’État et la sécurité rapprochée de Traoré. »
Les personnes enlevées sont ensuite envoyées dans des villas appartenant à l’Etat, croit encore savoir Jeune Afrique, où elles sont interrogées et torturées.
Envoyés au front…
Par ailleurs, poursuit le site panafricain, « Ibrahim Traoré s’est forgé un autre redoutable outil de répression, dont il use à l’envie pour casser ses opposants : son décret de mobilisation générale, qui permet la réquisition de tout citoyen majeur pour lutter contre les groupes jihadistes. Depuis son adoption, en avril 2023, plusieurs dizaines de personnes qui avaient critiqué le régime ont été enlevées – “réquisitionnées“, selon la terminologie officielle – et envoyées de force au front en tant que Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les supplétifs civils de l’armée auxquels Traoré a massivement recours pour mener sa stratégie de guerre tous azimuts. Objectif : faire rentrer ces récalcitrants dans le rang en les soumettant, plusieurs mois durant, à un traitement militaire sévère. »
Cameroun : la fille du président Biya fait son coming-out…
À la Une également, une photo qui fait grand bruit au Cameroun… On y voit deux femmes en train de s’embrasser, avec ce commentaire : « Je suis folle de toi, et je veux que tout le monde le sache ».
Celle qui a posté cette photo sur les réseaux n’est autre que… Brenda Biya, la fille du président camerounais Paul Biya.
« Un coming-out qui secoue le Cameroun », s’exclame Afrik.com, qui rappelle que, dans le pays, « l’homosexualité est illégale et sévèrement punie. »
En effet, commente Le Monde Afrique, « ce cliché aurait pu passer inaperçu s’il n’était pas question de la fille du chef d’un État où l’homosexualité est un crime. » En tout cas, relève le journal, « ce « coming out » venu d’une enfant célèbre a été accueilli comme un espoir par les organisations de défense des droits des LGBTQ+ camerounaises que les mentalités évoluent. « Je salue le courage de Brenda Biya, qui assume son droit fondamental d’aimer et d’être aimée », a réagi au Monde l’avocate Alice Nkom, figure de la lutte pour les droits homosexuels au Cameroun. »
Le Monde Afrique qui note aussi que « Brenda Biya est à l’abri de la loi camerounaise : la fille du président camerounais est installée en Suisse. »
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