Accès à la fonction présidentielle : Paulette Oyane pour le verrouillage !

Après le Dialogue national inclusif (DNI), le durcissement des conditions d’accès aux hautes fonctions, dont la magistrature suprême, suscite une vive polémique.

Ancienne députée et avocate, Paulette Oyane s’invite à son tour au débat. Dans une interview accordée à nos confrères de l’Aube, elle n’a pas manqué de livrer son analyse.

D’abord, elle tranche dans le vif le vrai faux débat autour de la notion de « gabonité de souche » – agitée ces derniers temps.

« (…) La gabonité de souche n’est pas une notion juridique. On se perdrait en conjectures si on tentait de la définir. Le Gabon n’a que 64 ans. Or, les peuples que l’on trouve sur le territoire, qui est aujourd’hui le Gabon, s’y trouvent depuis au moins le XVIe siècle lorsque ce n’était pas encore le Gabon. (…) Dans ces conditions on est gabonais de souche depuis quand ? « , s’interroge-t-elle.

Aussi préfère-t-elle plutôt faire référence à la notion juridique « d’autochtonie ». Normal vu son profil. Concrètement pour l’accès aux hautes fonctions de l’État, elle est d’avis qu’il faut changer de paradigmes.

«  Dans tous les pays sérieux au monde, seuls les autochtones accèdent à certains postes de responsabilité sensibles. Et certaines grandes Nations y ajoutent même des conditions corsées « , déclare-t-elle.

Une allusion à peine voilée à certains hauts responsables, sous le régime déchu, trivialement appelés « légion étrangère ». Dans la foulée, elle emboîte le pas au Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, qui a récemment donné son avis sur le cas spécifique des « binationaux ».

Pour Paulette Oyane, « il faut avoir une nationalité. Lorsque l’on a deux, on fait allégeance à deux Nations. Comment alors défendre les intérêts de la Nation que l’on est censé gouverner contre ceux de son autre Nation ? « .

Espérons que cet écueil a été évité par le Comité constitutionnel national (CCN), chargé de rédiger la mouture de la nouvelle « Loi fondamentale ».

 

Yannick Franz IGOHO

Libreville/Gabon


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