La Côte d’Ivoire connaît actuellement un essor de son secteur minier, marqué par l’ouverture de nouvelles exploitations et une révision imminente de sa législation. Cependant, cet élan est terni par des incidents environnementaux préoccupants.
Le 28 juin dernier, Endeavour Mining, géant minier nord-américain, a célébré la coulée du premier lingot d’or de sa mine Lafigué, dans le nord du pays. Cette nouvelle exploitation, la deuxième du groupe en Côte d’Ivoire, devrait produire entre 90 000 et 110 000 onces d’or d’ici la fin de l’année, avec une capacité annuelle prévue de 203 000 onces sur 13 ans. « En moins de huit ans, nous avons fait passer Lafigué du stade de la découverte à celui de la production« , s’est félicité le PDG d’Endeavour.
Cette ouverture s’inscrit dans la dynamique de croissance du secteur aurifère ivoirien, dont la production a atteint 51 tonnes en 2023, en hausse de 6% par rapport à l’année précédente. Début mai de cette année, un nouveau gisement aurifère était découvert dans le nord de la Côte d’Ivoire. Baptisé projet Koné, il renfermerait 155,5 tonnes d’or, ce qui en ferait la troisième mine la plus importante d’Afrique de l’ouest.
Révision du code minier en vue
Face à cet essor, le gouvernement ivoirien envisage de réviser son code minier adopté en 2014. Selon le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa Coulibaly, cette refonte vise à « augmenter les recettes tirées par l’État » tout en bénéficiant aux « compagnies minières » et à la population.
Cette annonce intervient dans un contexte d’intérêt croissant des investisseurs pour les ressources minérales du pays, comme en témoigne l’octroi récent de neuf nouveaux permis de recherche minière.
Incident environnemental : un rappel des risques
Malgré ou à cause de ces développements prometteurs, l’industrie minière ivoirienne fait face à des défis environnementaux sans précédent. Près de 200 personnes ont été intoxiquées suite à une fuite d’eau de décantation de la mine d’or d’Ity, également exploitée par Endeavour Mining.
L’incident, causé par la rupture d’une canalisation, a entraîné le déversement de cyanure dans le fleuve Cavally, une importante ressource pour les populations locales. Les victimes, ayant consommé de l’eau et du poisson contaminés, ont présenté des symptômes tels que ballonnements, vomissements et diarrhées.
Cet événement souligne les risques environnementaux liés à l’exploitation minière et met en lumière la nécessité d’un encadrement strict des pratiques du secteur. Alors que la Côte d’Ivoire cherche à capitaliser sur ses richesses minérales pour stimuler son économie, l’équilibre entre développement industriel et protection de l’environnement reste un défi majeur. La révision annoncée du code minier pourrait être l’occasion d’adresser ces préoccupations et de renforcer les normes environnementales du secteur.
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