Comment faire résonner la voix de la France à l’étranger sous un pouvoir d’extrême droite ? par Brigitte Curmi – Libération

TRIBUNE

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Dans la perspective de l’arrivée du RN au pouvoir, comment servir un pouvoir rétrograde, discriminatoire et capable d’écarter ses meilleurs éléments au nom d’une préférence nationale ? s’interroge l’ambassadrice qui vient de prendre sa retraite.

Au lendemain du premier tour d’élections législatives potentiellement désastreuses pour le destin de notre pays, je souhaite joindre ma voix à celles et ceux de mes collègues diplomates ou autres haut·e·s fonctionnaires qui se sont déjà exprimés dans les colonnes de différents quotidiens nationaux. L’heure est grave, et le destin de notre pays me pousse à mon tour à sortir d’un certain devoir de réserve bien qu’à la retraite de la diplomatie depuis quelques mois.

Spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, arabisante, ancienne chercheuse en sciences politiques, ma carrière diplomatique m’a menée dans une dizaine de pays arabes et de la Méditerranée. J’ai servi mon pays en tant que conseillère politique en Egypte, au Liban et au Qatar, puis en tant qu’ambassadrice en Libye et à Malte. Je viens tout juste de quitter mes fonctions d’ambassadrice et d’envoyée spéciale pour la Syrie.

Originaire du Moyen-Orient, la République m’a intégrée en son sein et a su faire de ma «diversité» – mot que je n’affectionne guère – une judicieuse valeur ajoutée, fort utile dans nombre de situations complexes, à l’instar de beaucoup de mes collègues tout aussi outillés pour enrichir leurs compétences professionnelles incontestables de cette connaissance intime des sociétés dans lesquelles nous avons l’honneur de représenter la France.

Le repli sur soi, la préférence nationale et l’exclusion érigés en politique pourraient l’emporter demain dans le pays des droits de l’homme, avec la complicité de pouvoi

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