« Sous la Seine » ne sera pas retiré de Netflix, la plainte du réalisateur jugée irrecevable

NETFLIX « Sous la Seine » sur Netflix, avec Bérénice Bejo.

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« Sous la Seine » sur Netflix, avec Bérénice Bejo.

ÉCRANS – Les petits poissons dans l’eau ne nagent pas toujours aussi bien que les gros. Le tribunal judiciaire a jugé ce mercredi 3 juillet que les accusations de Vincent Dietschy contre Netflix étaient « irrecevables ». Elle a ainsi débouté le réalisateur qui demandait la suspension de la diffusion du film Sous la Seine pour cause de « parasitisme » du long-métrage réalisé par Xavier Gens.

Pour justifier cette décision, le tribunal a expliqué que ce dernier avait « poursuivi en justice la mauvaise entité ». « La société SAS Netflix France n’est pas l’exploitante, l’éditrice ni l’hébergeur de la plateforme Netflix qui apparaît être la société Netflix International BV », souligne l’ordonnance de référé, consultée par l’AFP. En somme Vincent Dietschy et sa co-scénariste Emily Barnett ont attaqué la branche française de Netflix et non le siège européen de la plateforme américaine, basé aux Pays-Bas.

Dans une procédure distincte sur laquelle la justice ne s’est pas encore prononcée, Vincent Dietschy a porté plainte sur le fond contre les producteurs du film réalisé par Xavier Gens. Auprès du Parisien, il a indiqué son « intention d’engager dans les jours qui viennent une deuxième procédure en référé en assignant Netflix Pays-Bas ».

Le carton Sous la Seine

Sorti sur le 6 juin, Sous la seine est l’un des plus gros cartons de Netflix de 2024 avec 84 millions de vues selon la plateforme. Le film avec Bérénice Béjo fait cependant l’objet d’accusations de « parasitisme » de la part du cinéaste Vincent Dietschy. Le réalisateur de Julie est amoureuse et Didine estime qu’il a été spolié. Il accuse Netflix, ainsi que les producteurs Édouard Duprey (Kaly Productions) et Sébastien Auscher (Program Store) et l’agence Adéquat, d’avoir copié l’idée d’un film qu’il prépare depuis plus de dix ans sans jamais avoir trouvé les financements nécessaires : Silure.

En cause, l’idée de base du film : celle d’un poisson géant qui dévore des humains dans le fleuve qui traverse la capitale française, à l’aube d’une compétition olympique. Dans le film de Xavier Gens écrit par Yannick Dahan, c’est un requin mako mutant qui attaque les baigneurs. Dans le projet de Vincent Dietschy, c’est donc poisson d’eau douce, un silure.

Coïncidences ou points de contact

Lors de la première audience qui s’était déroulée le 14 juin, le réalisateur et son avocate avaient montré, vidéo à l’appui, l’existence de très nombreux « points de contact », comprenez des similitudes entre son projet et le film sorti sur Netflix. Ils en listaient au total 135 : des personnages identiques, des situations similaires, et parfois même très spécifiques comme le piège tendu à la bête à l’écluse de l’Arsenal.

Vincent Dietschy accusait notamment Laurent Grégoire, à la tête de l’agence Adéquat, à qui il avait présenté Silure en 2015 au Festival de l’Alpe d’Huez, d’avoir délibérément récupérer son projet et de l’avoir confié à Xavier Gens quasi immédiatement.

Vincent Dietschy a donc poursuivi Netflix pour « parasitisme », ce qui peut être assimilé à du plagiat et de la concurrence déloyale. Les avocats de la partie adverse avaient eux mis en avant les « rencontres fortuites entre deux idées similaires » et des coïncidences liées notamment aux « clichés des films de genre », et avaient même plaisanté en mentionnant les ressemblances avec le film culte de Steven Spielberg Les Dents de la mer.

Sous la Seine restera finalement donc bien disponible sur la plateforme, et pourrait même, d’après son réalisateur Xavier Gens, avoir droit à une suite.

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