Garry Conille : « Avec cet accompagnement de la communauté internationale, nous allons réussir »

RFI vous propose ce mercredi (3 juillet 2024) un entretien exclusif avec Garry Conille. Le Premier ministre haïtien de transition s’exprime pour la première fois à la radio sur RFI, de Washington, où il effectue son premier voyage à l’étranger après sa prise de fonction.

 

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Au micro du correspondant de RFI Guillaume Naudin, Garry Conille explique que « la démarche de Washington rentre dans le cadre d’un effort que nous sommes en train de faire pour regalvaniser, dans une certaine mesure, la communauté internationale autour du dossier haïtien. »

Concernant le déploiement de la force multinational d’appui, qui vient de commencer avec un premier contingent de 200 policiers kenyans, « les partenaires haïtiens (…) sont en train de prendre toutes les dispositions pour que cela se fasse le plus rapidement possible », affirme le Premier ministre. Qui précise que « le succès de l’opération et sa pérennité ne pourront se matérialiser que lorsque l’on aura pleinement réconcilié la police avec la communauté. » Dans le même temps, Haïti est en train de renforcer ses effectifs policiers, avec « 455 policiers et des forces spécialisées ».

Le Premier ministre haïtien est aussi revenu sur la crise économique, la crise humanitaire, les problèmes de corruption que connaît le pays : « le but de cette visite, c’est de voir dans quelle mesure nos partenaires peuvent nous accompagner de manière très systématique dans la mise en place de différentes stratégies qui, à notre avis, devraient pouvoir aboutir ». Et il se félicite que la communauté internationale soit « beaucoup plus » mobilisée qu’elle ne l’était, il y a quelques mois : « avec cet accompagnement, nous allons réussir. »

Enfin, Garry Conille s’est dit déterminé à tenir le délai d’organisation d’élection d’ici à 2025 : « Je pense que ceci est absolument indispensable ».

La presse haïtienne détaille les nombreux rendez-vous du Premier ministre haïtien lors de ce voyage aux États-Unis. Ce mardi, écrit Le Nouvelliste, il a été reçu par le secrétaire d’État américain Antony Blinken – qui « a assuré Garry Conille du support des États-Unis ». Avant cela, il avait rencontré le secrétaire général de l’Organisation des États Américains, la directrice générale du FMI ; au programme aussi une réunion avec l’USAID et l’Inter-American Foundation.

Toutes ces rencontres, analyse Le National, sont un « pas important » pour le Premier ministre, pour renforcer les coopérations avec certains partenaires internationaux. Le quotidien rappelle que la Banque interaméricaine de Développement a annoncé que 40 millions de dollars allaient être accordés à Haïti – dans les plus brefs délais ajoute Juno 7, qui ajoute que Garry Conille a également sollicité la BID «pour élaborer et proposer une stratégie à moyen terme au bénéfice de la population haïtienne, similaire à celle mis en place en 2010».

Mais cevoyage de Garry Conille aux États-Unis crée aussi des « frictions » : selon Le Nouvelliste, « le conseil présidentiel de transition digère mal le fait que le Premier ministre aurait quitté le pays pour une visite aux États-Unis sans avoir au préalable défini avec le Conseil ses éléments de langage face aux partenaires internationaux ». Garry Conille a indiqué au quotidien avoir discuté de son déplacement avec les membres du Conseil. Une source du Nouvelliste au Conseil dit n’avoir reçu un message Whatsapp du Premier ministre l’informant de ce déplacement que « quelques heures avant son voyage ».

L’ouragan Beryl se renforce

« Attention cyclone ! », titre Le Nouvelliste. En l’espace de 24 heures, écrit Le National, Beryl s’est intensifié pour devenir un ouragan de catégorie 5 dans la soirée de lundi (1er juillet). Alterpresse dresse un premier bilan : trois morts au Venezuela, trois à la Grenade, une victime à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, et des dégâts considérables. Beryl doit toucher aujourd’hui la Jamaïque, puis cette nuit les îles Caïmans.

En ce qui concerne Haïti, la presqu’île du sud est en état d’alerte orange – les départements du Sud, du sud-est de la Grande-Anse, détaille Le Nouvelliste. Même si Beryl ne passera pas directement en Haïti, mais à 250 kilomètres de la côte sud, expliquait hier (2 juillet 2024) l’Unité hydrométéorologie d’Haïti, l’ouragan est « catastrophique » et « peut ravager toutes nos infrastructures ». « La saison cyclonique ne fait que commencer », écrit Frantz Duval dans son éditorial : « les conditions sécuritaires entravent la coordination des secours et même la prévention des risques. Il faut que chaque citoyen soit prudent et attentif ».

 

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Inquiétude autour de la candidature de Joe Biden 

Aux États-Unis, l’inquiétude ne faiblit pas après la piètre performance du président Joe Biden dans le débat qui l’opposait la semaine dernière à Donald Trump.Ces derniers mois, selon les personnes consultées par le New York Times, « les absences de Joe Biden sont de plus en plus fréquentes, prononcées et inquiétantes ». Joe Biden de son côté justifie son débat raté par un calendrier de voyage chargé, « j’ai failli m’endormir sur scène », explique-t-il, repris par The Hill. Pour Politico, c’est juste « sa dernière excuse en date ». Qui est loin de convaincre tous les démocrates – selon le Wall Street Journal, l’unité affichée dans les jours qui ont suivi le débat est en train de fissurer. Et le premier coup dans le barrage destiné à protéger le président a été porté par le Texan Lloyd Dogget : il a été ce mardi (2 juillet) le premier représentant démocrate au Congrès à lui demander de se retirer de la course à la présidentielle – c’est la Une du Houston Chronicle. Jusqu’à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi qui s’interroge : « Il a eu une mauvaise soirée, mais je pense qu’il est légitime de se demander : est-ce un épisode ou un état permanent ? »

Dans la presse, les appels au retrait de Joe Biden de la course à la présidentielle se multiplient :« c’est le moment de changer de dirigeant », affirme ainsi dans le Washington Post un candidat démocrate à la Chambre. « Il n’est pas trop tard pour remplacer Biden et battre Trump », affirme dans Politico un ancien conseiller de Barack Obama. « Les dirigeants de Washington sont trop vieux (…), arrêtons de voter pour eux », conclut un éditorialiste du Boston Globe – qui parle aussi bien de Donald Trump que de Joe Biden.

Selon un sondage CNN repris par The Hill, la vice-présidente Kamala Harris attirerait deux pour cent de votes de plus que Joe Biden. Pour un éditorialiste du Washington Post, ce serait « le choix le moins mauvais » pour le parti démocrate. Mais Kamala Harris est sur une toute autre ligne : « Joe Biden est celui que nous avons choisi. Nous avons déjà battu Donald Trump, et nous allons le battre à nouveau, point. Je suis fière d’être la colistière de Joe Biden ». De toute façon, estime Politico, « choisir Kamala Harris, ce serait nier la volonté de millions de personnes qui ont voté aux primaires, mettre sens dessus-dessous un processus de nomination qui est la norme depuis des décennies, et la voie la plus courte vers la division et les rancœurs ».

 

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Le Journal de la 1ère

Nombreux dégâts matériels après le passage de l’ouragan Beryl.

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