entre François Ruffin et La France insoumise, un divorce sur fond de rupture avec Jean-Luc Mélenchon

Le candidat du Nouveau Front populaire à sa réélection dans la Somme tacle le chef insoumis et acte la séparation. Il annonce qu’en cas de victoire, il ne siégera pas avec La France insoumise à l’Assemblée nationale.


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"A l’évidence, je suis parti de La France insoumise", lâche jeudi 4 juillet le candidat du Nouveau Front populaire dans la Somme. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

« Ma place ne sera pas dans le groupe La France insoumise si jamais je suis élu », clarifie ce matin François Ruffin. Le député sortant de la Somme et candidat du Nouveau Front populaire à sa réélection acte le divorce avec LFI : il annonce jeudi 4 juillet qu’en cas de victoire dimanche, il ne siégera pas avec son ancien groupe à l’Assemblée nationale.

Ce divorce avec fracas entre François Ruffin et La France insoumise était en germe depuis des mois. C’est désormais acté : c’est le dénouement d’un drame en plusieurs actes. Le tout dernier s’est joué jeudi midi : le député sortant de la Somme parle de Jean-Luc Mélenchon comme d’un « boulet » et un « obstacle au vote ». François Ruffin ajoute : « Dans des terres populaires de province, ça bloque ».

Depuis longtemps, le Picard essaie de se façonner une stature à l’opposé du tonitruant dirigeant insoumis. En 2022, il affirmait déjà ne plus avoir envie de hurler sur les bancs de l’Assemblée nationale. Du côté de La France insoumise, on parle donc d’un « non-évènement« . « Ce n’est pas son travail dans l’Hémicycle qui va nous manquer« , tacle un proche de la direction. Il y a quelques jours déjà, un pilier du mouvement grinçait : « Ruffin n’est plus un député insoumis pour nous ».

Pour l’instant, le Picard doit d’abord se faire réélire dimanche dans la première circonscription de la Somme. Au premier tour, il est en ballottage défavorable avec 34% des suffrages exprimés, face au Rassemblement national en tête. Le report des voix de la candidate de la majorité présidentielle décidera dimanche 7 juillet du sort du scrutin. 

Avant le fracas de la dissolution, François Ruffin travaillait à une alliance d’unionistes de gauche avec des socialistes, des écologistes, des communistes et des frondeurs insoumis. Alexis Corbière, Danielle Simonnet et Clémentine Autain ne cachent pas leur proximité avec François Ruffin. Mais leur alliance est trop maigre pour former un groupe : il faut 15 députés minimum.

Le salut viendra peut-être des autres partis du Nouveau Front populaire. Du côté des écologistes, on parle de Ruffin comme une figure de la gauche. « Avec Fabien Roussel, ils sont sur le même créneau », se réjouit un cadre communiste. 


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