La France et ses alliés occidentaux ont longtemps exploité les ressources minières africaines, souvent à travers des contrats déséquilibrés hérités de l’époque coloniale. Ces accords ont fréquemment avantagé les entreprises étrangères au détriment des pays africains, privant ces derniers de la pleine jouissance de leurs richesses naturelles. Cette dynamique historique de domination économique et d’extraction de ressources continue de susciter des débats et des actions visant à rétablir un certain équilibre.
Le gouvernement sénégalais réaffirme son ambition de reprendre le contrôle de son secteur minier pour garantir sa souveraineté économique. Lors du sommet Mining on Top Africa, tenu à Paris, le ministre des Mines et du Pétrole, Biram Soulèye Diop, a clairement indiqué la volonté du Sénégal de vendre ses ressources au plus offrant, sans se limiter aux marchés européens. « Il faut tirer les bénéfices partout dans le monde ! », a-t-il déclaré, soulignant l’ouverture du Sénégal à d’autres partenaires économiques, y compris des pays comme l’Arabie saoudite.
Diop a également insisté sur l’importance de transformer les minerais sur place, ce qui permettrait un transfert de compétences et renforcerait la souveraineté nationale. « Tant qu’on ne prend pas la décision de transformer, on ne fait pas de transfert de compétences », a-t-il affirmé. Il a critiqué le manque de transparence des anciens partenaires coloniaux, notant que des pays comme la France possèdent encore des informations cruciales sur les ressources minières du Sénégal, informations qu’ils n’ont pas partagées.
La renégociation des accords miniers actuels est un point central de cette stratégie. Bien que cela présente des risques, notamment des tensions potentielles avec les entreprises exploitantes, les précédents montrent que ces entreprises finissent souvent par accepter de nouvelles négociations. Pour rassurer les investisseurs, Biram Soulèye Diop a mis en avant la stabilité politique du Sénégal, un atout majeur dans un contexte régional souvent marqué par l’instabilité. Cette stabilité est perçue comme une garantie pour les investisseurs potentiels, malgré les changements en cours dans la politique minière du pays.
En somme, le Sénégal est déterminé à transformer son secteur minier pour mieux en tirer profit, tout en ouvrant ses marchés à une diversité de partenaires internationaux. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de renforcement de la souveraineté économique et de l’autonomie vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. Il s’agit d’un mouvement sans précédent que l’on constate dans plusieurs pays africains y compris parmi les plus critiques de la France, notamment le Mali, le Burkina et le Niger. En Afrique centrale, des pays comme la RDC s’avancent également sur le même terrain.
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