Le rempart de la junte au pouvoir au Burkina Faso semble se fissurer puisqu’une nouvelle attaque djihadiste de grande ampleur a révélé la stratégie stérile du capitaine Ibrahim Traoré.
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Ibrahim Traoré, l’homme fort de Ouagadougou, est fragilisé par une série d’incidents au cœur de la capitale du Burkina Faso. Face à cette évolution préoccupante de la situation sécuritaire, son silence apparaît d’autant plus mystérieux. Le 17 mai 2024, des échanges de tirs sont entendus à l’intérieur du palais présidentiel. Le 12 juin, dans le même quartier, deux personnes sont blessées par un tir de roquette dans l’enceinte de la télévision publique et le chef de la junte est exfiltré du Conseil des ministres.
Dans les deux cas, le communiqué de la présidence évoque de simples « incidents de tirs » et dans les deux cas, Ibrahim Traoré reste invisible et silencieux. Il réapparaît le 14 juin, dans le cadre de la Journée mondiale des donneurs de sang, souriant, sans un mot sur les troubles autour du palais présidentiel. Une opération de communication censée rassurer la population, mais le doute s’installe et l’authenticité de la vidéo est immédiatement remise en question sur les réseaux sociaux.
Deux jours plus tard, les forces armées rendent public le bilan de l’assaut djihadiste de la caserne de Mansiba, à la frontière nord-ouest avec le Niger : 107 soldats y ont trouvé la mort, 7 militaires burkinabés sont pris en otage et là encore, pas un message, ni un mot de la part d’Ibrahim Traoré.
Un silence qui agace, qui interroge et le mystère qui entoure l’attitude de Traoré conduit l’opinion à ne pouvoir émettre que des théories, comme celle évoquée par l’ancien président de la commission électorale burkinabé, sur le plateau de TV5 Monde. « On a vu ces derniers jours, dans la confusion que nous vivons, des avions atterrir transportant des mercenaires, dit-il. Est-ce que ce sont les instructeurs que Lavrov avait annoncés ? Ou alors ils ont transféré des troupes exceptionnelles dans le cas de la situation qui prévaut. »
Ibrahim Traoré pourrait donc patienter en silence et compter sur l’appui des mercenaires russes pour remettre de l’ordre, mais ce n’est bien sûr pas la seule hypothèse. Certaines sources affirment depuis des mois, qu’une partie des militaires sont révoltés par le manque de considération du capitaine Traoré.
Une fronde au sein même de l’appareil militaire, qui remet en question l’absence de résultats du chef, depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Traoré. Le conflit qui oppose le pays aux djihadistes a, en effet, fait deux fois plus de victimes, côté burkinabé.
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