Un petit pas de plus

À l’instar du président de la Société Nationale de l’Acadie (SNA), Martin Théberge, il faut se réjouir du financement de 1.5 million $ accordé par le gouvernement canadien afin de soutenir les célébrations du 15 août pour les trois prochaines années, débutant cette année, et applaudir la SNA pour ses efforts qui ont finalement porté fruits.

Ceci marque une étape importante à célébrer, dans le parcours du combattant, vers la reconnaissance officielle de la Fête nationale de l’Acadie à titre de l’une des fêtes nationales au Canada. En tant qu’ancienne directrice générale de la SNA et ancienne fonctionnaire à Patrimoine canadien, ministère responsable de la gestion du programme des Fêtes nationales, disons que j’ai connaissance de la situation.

Cette reconnaissance, tant recherchée, permettrait qu’elle soit reconnue au même titre que la Fête nationale des autochtones, le 21 juin, celle de la Saint-Jean-Baptiste, Fête nationale du Québec, le 24 juin, et la Fête du Canada, le 1er juillet, en tant que jour férié national accompagné d’un financement permanent.

Il est plus qu’impératif aujourd’hui, où le poids démographique des francophones continue à diminuer, que l’Acadie, l’un des deux peuples fondateurs francophones en Amérique, obtienne le statut de fête nationale canadienne. Ceci non seulement pour assurer son financement permanent, mais aussi d’avoir les moyens d’agir comme un frein à l’assimilation.

N’oublions jamais que l’Acadie est le premier rempart, face aux Américains, pour soutenir et défendre le fait français en Amérique. Ce dont nous sommes si fiers de proclamer partout dans le monde que nous sommes un pays avec deux langues officielles ayant des droits et privilèges égaux.

Ajoutant notre voix à la SNA demandant au gouvernement canadien de reconnaître la Fête nationale de l’Acadie en tant que Fête nationale du Canada et ainsi contribuer à renforcir la fierté de la langue, la culture et l’histoire française dans un Canada bilingue.

Je me rappelle vivement la visite de Justin. Eh oui, on se sentait si proche de lui qu’on se permettait de le nommer par son prénom, au Tintamarre du 15 août 2017, à Caraquet, où les gens se garrochaient littéralement sur lui pour prendre des «selfies». Il était comme un super héros pour l’Acadie et les gens l’adoraient. C’était la lune de miel. On pouvait réellement parler de la Justin manie.

Il nous a offert des avancements importants, dont le renouvellement de la loi sur les langues officielles élargies, menés avec doigté et diplomatie par la ministre acadienne, Ginette Petitpas Taylor, et certainement notre sénateur acadien indépendant, René Cormier, qui a bien joué son rôle pour en assurer son élargissement. Cela n’est jamais facile.

Nous avons besoin, aujourd’hui plus que jamais, dans notre lutte de tous les jours contre l’assimilation, que notre gouvernement canadien fasse un petit pas de plus. Cela serait pour nous un pas de géant afin de nous donner de l’oxygène afin de poursuivre notre lutte pour faire fleurir le français au Canada, en Amérique et dans le Monde.

Lucie Le Bouthillier
Bas-Caraquet

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