Le marché mondial du coton, évalué à plus de 40 milliards de dollars en 2022, connaît une évolution remarquable en Afrique de l’Ouest. Le Bénin s’est récemment hissé au rang de premier producteur de coton sur le continent africain, suivi de près par le Burkina Faso et le Mali, bouleversant ainsi la hiérarchie traditionnelle.
Avec une production impressionnante d’environ 700 000 tonnes ces deux dernières années, le Bénin a réalisé une performance exceptionnelle. Cette réussite a eu un impact significatif sur l’économie du pays : le coton représente désormais 40 % du PIB béninois et génère entre 60 % et 80 % des recettes d’exportation ! De plus, ce secteur fournit plus de 40 % des emplois en milieu rural, soulignant son importance cruciale pour l’économie locale.
Les politiques gouvernementales volontaristes
Cette forte hausse de la production de coton au bénin est largement le fait d’une politique volontariste des derniers gouvernements. D’abord le Programme National de Développement de la Filière Coton (PNDFC), mis en place en 2016 a permis de moderniser et intensifier la production de coton dans le pays. Il comprend notamment la distribution de semences améliorées, l’encadrement des producteurs, l’accès facilité aux engrais et pesticides et l’amélioration des infrastructures de transport et de stockage.
En outre, le succès du Bénin s’explique aussi par ses infrastructures industrielles, notamment ses usines d’égrenage qui constituent un maillon essentiel de la chaîne de valeur du coton. Cette capacité de transformation locale ajoute une valeur considérable à la production cotonnière du pays.
Le Burkina et le Mali juste derrière, et un effet bénéfique sur l’économie
Le Burkina Faso et le Mali, bien que dépassés par le Bénin, maintiennent des positions solides sur le marché du coton africain. Ces trois pays bénéficient de la hausse de la demande mondiale, stimulée par la croissance démographique, l’urbanisation et l’augmentation du pouvoir d’achat dans les pays en développement.
L’augmentation des revenus issus du coton a des effets positifs en cascade sur les économies de ces pays. Elle contribue à la réduction de la pauvreté en milieu rural, améliore l’accès à l’éducation et aux soins de santé, et renforce la sécurité alimentaire. De plus, les recettes fiscales générées permettent aux gouvernements d’investir dans des infrastructures essentielles, stimulant ainsi le développement économique global. Sans la hausse des cours du coton, la situation économique de ces pays serait très dégradée.
C’est pourquoi, pour pérenniser ces succès, ces pays doivent relever plusieurs défis. En effet; la volatilité des prix du coton reste une préoccupation majeure, nécessitant la mise en place de mécanismes de stabilisation et de gestion des risques.
Un axe de développement prometteur, le coton biologique
Face aux préoccupations environnementales croissantes et à la demande des consommateurs pour des produits plus durables, le Bénin, le Mali et le Burkina Faso ont l’opportunité de se positionner sur ce marché à plus forte valeur ajoutée. La production de coton biologique pourrait non seulement répondre à cette demande croissante, mais aussi contribuer à une agriculture plus respectueuse de l’environnement.
En outre, l’innovation et la modernisation du secteur cotonnier restent essentielles. L’adoption de nouvelles technologies peut améliorer les rendements et la qualité du coton, renforçant ainsi la compétitivité des producteurs ouest-africains sur le marché mondial.
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