Trois Rafale ont été envoyés en Guyane pour protéger le premier lancement de la fusée Ariane 6

Après plus de dix ans de développement, des difficultés de financement et de multiples retards, le nouveau lanceur Ariane 6 devrait décoller pour la première fois du Centre spatial guyanais [CSG] le 9 juillet. Soit un an après l’ultime vol d’Ariane 5, au cours duquel le satellite militaire de télécommunications Syracuse 4B avait été mis sur orbite avec succès.

Lors de chaque lancement, les Forces armées en Guyane [FAG] sont sollicitées pour assurer la protection des approches de la base spatiale guyanaise, dans le cadre de l’opération Titan.

Le volet terrestre du dispositif alors mis en place repose sur les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI], chargés d’une mission de contrôle de zone, ainsi que sur des éléments du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Dans les airs, en lien avec un radar de défense aérienne GM-400, deux hélicoptères Fennec, aptes à conduire des mesures actives de sûreté aérienne [MASA], sont chargés d’écarter tout intrus. Par précaution, des missiles sol-air Mistral sont également déployés. Enfin, un patrouilleur de la Marine nationale et une vedette [VCSM] de la gendarmerie surveillent les approches maritimes.

Cela étant, quand il s’agit d’un lancement plus « sensible » que d’habitude, ce dispositif est renforcé par des moyens de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], au titre de l’opération « Bubo ». Ceux-ci se composent généralement de trois chasseurs, d’un avion d’alerte avancé E-3F Awacs et d’un avion ravitailleur.

Un telle configuration avait été déployée en décembre 2018, pour la mise sur orbite du premier des trois satellites de la constellation CSO [Composant Spatiale Optique] par un lanceur Soyouz. De même qu’en 2021, pour le lancement d’une fusée Vega, avec le satellite du satellite de renseignement électromagnétique CERES [CapacitÉ de Renseignement Électromagnétique Spatiale].

Pour son vol inaugural, qui a pour objectif de vérifier son comportement et de tester ses capacités, Ariane 6 n’emportera pas d’engin à vocation militaire mais plusieurs charges utiles, dont une masse inerte de 2 tonnes aux dimensions d’un satellite Galileo, huit « cubesats », deux capsules de rentrée atmosphérique et une batterie de capteurs.

Cependant, étant donné la sensibilité de ce premier lancement, censé donner à nouveau un accès à l’espace aux Européens, une opération « Bubo » a été décidée pour renforcer le dispositif de protection Titan. Ainsi, trois Rafale de la 4e Escadre de chasse se sont arrivés à la base aérienne 367 « Capitaine François Massé », implantée à Cayenne, le 1er juillet.

Dans son point de situation hebdomadaire des opérations, l’État-major des armées [EMA] a plutôt avare en détails. « Ces aéronefs viennent compléter le dispositif aérien, terrestre et maritime robuste qui assure la protection de ce lancement stratégique », a-t-il seulement précisé. Mais selon France-Guyane, les trois Rafale resteront à Cayenne jusqu’au 17 juillet. À noter que, contrairement aux précédentes opérations Bubo, aucun des quatre E-3F AWACS de l’AAE n’a été sollicité cette fois-ci.


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