qui sont ces femmes du RN arrivées en tête dans trois circonscriptions ?

Hasard de la répartition, le RN avance au féminin en Dordogne. Autour de Serge Muller, député sortant de la 2e circonscription, qui a doublé son score de 2022, les trois candidates du parti de Marine Le Pen, à l’extrême droite, font aussi la course en tête, sans qu’on ait vu leur visage sur les bulletins de vote (le parti a préféré celui de Jordan Bardella).

Le quatuor s’offre en dernière ligne droite une campagne de proximité. Des marchés et surtout du porte-à-porte, notamment dans les communes qui l’ont porté très haut comme La Roche-Chalais ou Saint-Aulaye. Autour de Florence Joubert, référente du RN en Dordogne, Nadine Lechon…

Hasard de la répartition, le RN avance au féminin en Dordogne. Autour de Serge Muller, député sortant de la 2e circonscription, qui a doublé son score de 2022, les trois candidates du parti de Marine Le Pen, à l’extrême droite, font aussi la course en tête, sans qu’on ait vu leur visage sur les bulletins de vote (le parti a préféré celui de Jordan Bardella).

Le quatuor s’offre en dernière ligne droite une campagne de proximité. Des marchés et surtout du porte-à-porte, notamment dans les communes qui l’ont porté très haut comme La Roche-Chalais ou Saint-Aulaye. Autour de Florence Joubert, référente du RN en Dordogne, Nadine Lechon et Dominique Marchaudon, les deux autres candidates, vivent leur première campagne. D’elles, la patronne locale du parti dit qu’elles sont des « femmes de tempérament et de conviction ». Elles ont néanmoins refusé toutes les deux de participer au débat de l’entre-deux-tours chez nos confrères de France Bleu Périgord.

1 Florence Joubert,
la voix du RN

Sur la 3e circonscription, la plus connue des trois candidates, Florence Joubert, conseillère régionale depuis 2015, épinglée récemment par Mediapart, a gagné 10 616 voix au premier tour, dimanche 30 juin, par rapport à sa dernière campagne législative. Le jour de ses 59 ans, elle a ainsi recueilli 40,13 % des suffrages et creusé l’écart avec ses suivants, Christelle Druillole (NFP/PS), 28,58 %, et le député sortant Jean-Pierre Cubertafon (Ensemble/MoDem), 23,33 %, qui s’est retiré. Florence Joubert aura donc à affronter la candidate NFP qui vient de porter plainte contre elle pour diffamation et injures après la diffusion d’un tract.

Attachée parlementaire du député sortant du Bergeracois, elle est aussi celle qui a accepté en mai 2021 la responsabilité départementale du parti dont elle est membre depuis 2014. Elle en épouse à 100 % les lignes, notamment sur l’immigration, l’économie (contre la hausse du smic) ou la ruralité protectionniste avec « moins de normes écologiques ». « On me l’a demandé plusieurs fois, je savais que ça pouvait être un panier de crabes, mais il y avait un tel gâchis dans cette fédé que j’ai accepté. » Elle a été auparavant institutrice à Paris, avant d’arriver à Bourdeilles, en Dordogne, en 1995, où elle a successivement travaillé dans la restauration de maison et le secrétariat médical.

2 Nadine Lechon,
exploitante agricole

Sur la 1re circonscription, elle a raflé 38,24 % des voix sous l’étendard du RN devant la sortante Pascale Martin, NFP, 29,42 %. « Les gens ne me connaissent pas, mais je suis fière de porter les idées de Jordan Bardella. » Nadine Lechon, 61 ans, native de Monestier en Dordogne, a eu plusieurs vies professionnelles. Elle a été ambulancière durant vingt ans, avant de passer un diplôme agricole pour épauler son mari dans leur exploitation agricole au Fleix. « J’ai eu en parallèle un commerce de prêt-à-porter pendant quinze ans à Bergerac, parce qu’il fallait trouver un salaire pour s’en sortir », témoigne la sexagénaire. Aujourd’hui, le plus jeune de ses fils a rejoint l’exploitation familiale. « J’ai pris ma première carte au FN en 2006, ça date. Si aujourd’hui je m’engage, c’est parce que je suis plus disponible, et que M. Macron n’a rien fait pour l’agriculture. Je veux porter la parole de la ruralité oubliée », défend Nadine Lechon. Immigration, sécurité, pouvoir d’achat, elle est « complètement d’accord avec le programme de Bardella ». Le RN contre la hausse du smic, qu’en pense-t-elle ? « Je comprends les salariés puisque je l’ai été, mais il ne faut pas oublier les patrons, qui souvent n’ont pas de salaire. »

« Dans le RN, j’ai trouvé un parti démocrate et patriote », assure Dominique Marchaudon

3 Dominique Marchaudon,
du PS au RN

Sur la 4e circonscription, une inconnue tout juste arrivée il y a un mois en Dordogne, à Bergerac, « région de [sa] mère ». Dominique Marchaudon, 74 ans, devance d’une courte tête (avec 36,01 %) le député sortant Sébastien Peytavie (NFP/Génération. s), à 34,49 %. Son profil a tapé dans l’œil du RN pendant les européennes. « Socialiste toute [sa] vie », elle a quitté le PS il y a trois ans, exaspérée par la Nupes. « Je n’avais rien contre les écolos et les communistes, mais LFI, ça ne passe pas. Dans le RN, j’ai trouvé un parti démocrate et patriote », assure-t-elle. Et d’ajouter : « C’est incroyable d’être traitée de fasciste en 2024, moi qui ai des enfants métisses. Le RN n’est pas le bébé du FN [NDLR : Front national], les valeurs ne sont pas les mêmes », est persuadée la candidate. À la retraite à 74 ans ? « Pas du tout. Je travaille depuis cinquante-deux ans. Au bout de quarante et un ans, j’ai voulu m’arrêter, sauf que ma retraite était misérable », dit celle qui a été infirmière dix ans avant de devenir déléguée médicale. Si elle est élue, elle s’installera à Sarlat, dit-elle, avec la volonté de s’engager sur le terrain des retraites et de la désertification médicale.