A peine 966 voix : c’est l’écart, infime, qui séparait Dominique Marchaudon, la candidate du Rassemblement national (RN), et Sébastien Peytavie, celui du Nouveau Front populaire (NFP), dimanche 30 juin, à l’issue du premier tour des élections législatives anticipées sur la 4e circonscription de la Dordogne.
Deux ans plus tôt, le même Peytavie, membre de Génération. s, présenté par les écologistes, avait…
A peine 966 voix : c’est l’écart, infime, qui séparait Dominique Marchaudon, la candidate du Rassemblement national (RN), et Sébastien Peytavie, celui du Nouveau Front populaire (NFP), dimanche 30 juin, à l’issue du premier tour des élections législatives anticipées sur la 4e circonscription de la Dordogne.
Deux ans plus tôt, le même Peytavie, membre de Génération. s, présenté par les écologistes, avait rassemblé 12 787 voix au premier tour, devant la candidate sortante de la majorité, Jacqueline Dubois (9 958 voix). Surtout, le RN, représenté par Ludivine Le Berre, bien que troisième, n’avait réuni « que » 17,59 % des bulletins exprimés, soit 8 624 votes.
Mais, au petit jeu des comparaisons, ce qui interpelle le plus, c’est la différence des taux d’abstention entre 2022 et 2024 : 43,8 % en 2022 et 26,1 % la semaine dernière.
Le RN double son score
Or, en deux ans, le RN est passé de 17,59 % à 36,01 %. Autrement dit, la candidate, pas plus connue que sa prédécesseure, a plus que doublé le score en faveur de son parti. En nombre de voix, cela représente un peu plus de 14 000 bulletins. Alors que le sortant, lui, a gagné « seulement » huit points en deux ans, soit un peu plus de 9 000 voix, avec les votes d’une partie des abstentionnistes de 2022.
N’en déplaise aux élus du secteur, pour beaucoup de gauche, le Sarladais n’échappe pas à la tendance nationale. Une tendance déjà palpable lors des européennes, où le parti d’extrême droite a rassemblé 37,2 % des voix, contre 30,6 % pour le bloc de gauche, loin devant la majorité présidentielle avec ses 12,8 %.
Alors, qu’en déduire ? « Que les gens ont peur, analysait dimanche soir Jean-Jacques de Peretti, le maire de Sarlat. L’insécurité et le pouvoir d’achat sont de grosses préoccupations. » Certes, mais la 4e circonscription de la Dordogne n’a pas grand-chose à voir avec le Chicago des années 1930 ou certains quartiers citadins. « Le pouvoir d’achat est très important, insiste le maire divers droite. Les gens sont inquiets. »
Quid des électeurs centristes et LR ?
Et cette fois-ci, la prime au local ne semble pas fonctionner. La preuve, Sébastien Peytavie vit à Borrèze, est bien implanté en Sarladais et est présent sur « sa » circonscription. Au contraire de son adversaire dont beaucoup d’électeurs avouent ne pas connaître le visage.
La grande question de dimanche est donc : où vont se porter les 10 521 voix qu’a récoltées Jérôme Peyrat, le maire de La Roque-Gageac, candidat centriste non investi par l’ex-majorité présidentielle ? Même chose, d’ailleurs, pour les 4 836 soutiens d’Anne-Catherine Balland, la candidate Les Républicains. D’autant plus que si celle-ci n’a pas encore donné de consigne de vote, elle s’est désolidarisée publiquement du contesté patron du parti, Éric Ciotti, et du rapprochement avec le RN.
Jérôme Peyrat, de son côté, assure combattre les extrêmes, dont le Rassemblement national. Entre les lignes, il soutient le candidat sortant. Mais, parmi ses électeurs, certains risquent d’être tentés par le bulletin blanc ou nul, reprochant aux partis de gauche traditionnels leur alliance avec La France insoumise.
La teinte rosée apportée par le soutien socialiste au premier tour suffira-t-elle à apaiser leurs craintes ? Le front républicain sera-t-il uni face à l’extrême droite ? Réponse dimanche 7 juillet sur les coups de 20 heures.
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