Les affrontements se poursuivent depuis bientôt neuf mois au Soudan entre les Forces armées soudanaises (SAF), du général Abdel Fattah Al-Burhan, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF), du général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemeti”. Alors que la situation humanitaire est catastrophique, la population est poussée à un exode sans fin. Dans son dernier rapport, publié dimanche 14 janvier et repris par le site Sudan Tribune, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) révèle que 7,7 millions de personnes ont fui leur foyer depuis avril, parmi lesquelles 6 millions se sont déplacés à l’intérieur du territoire et 1,7 million ont cherché refuge dans les pays voisins : Soudan du Sud, Tchad, Éthiopie, Égypte, République centrafricaine et Libye.
Selon une responsable de l’Unicef, cité par Voice of America Afrique (VOA) et l’AFP, 24 millions d’enfants sont affectés par le conflit, dont 20 millions n’iront pas à l’école cette année “si aucune action d’urgence n’est mise en œuvre”. “14 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence”, dans ce pays qui compte 48 millions d’habitants, poursuit-elle, et 3,5 millions figurent parmi les personnes déplacées. “Avant la guerre, déjà, un Soudanais sur trois souffrait de la faim, et 7 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés”, ajoute VOA.
Certaines personnes ayant fui une première fois sont ainsi rattrapées par le conflit : selon l’OIM, quelque 234 000 personnes avaient dû fuir Khartoum pour se réfugier dans l’État d’Al-Jazira, rapporte Agence Afrique, une agence de presse établie à Rabat, au Maroc. Elles ont dû reprendre la route à la suite d’une explosion de violence dans cette région agricole, le 15 décembre, et sa reprise par les paramilitaires. Des opérations humanitaires ont été suspendues.
Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le gouvernement officiel soudanais a suspendu, mardi 16 janvier, son engagement au sein de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement), bloc rassemblant sept pays est-africains. Il boycotte ainsi son 42ᵉ sommet, qui se tient actuellement à Kampala, en Ouganda, dénonçant une ingérence dans les affaires intérieures du Soudan et l’invitation également envoyée au chef rebelle Hemeti, rapporte Sudan Tribune.
Pendant ce temps, celui-ci s’active sur le plan diplomatique. Le chef des RSF a déjà effectué un déplacement en Afrique du Sud et une tournée en Afrique de l’Est ces dernières semaines. En marge du sommet, à Kampala, mercredi 17 janvier, il a rencontré Ramtane Lamamra, envoyé spécial de l’ONU au Soudan.
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