En Haïti, on connaît la composition du gouvernement de Garry Conille : elle a été publiée ce mardi (11 juin 2024) au journal officiel Le Moniteur. Il y aura donc 14 ministres, pour 18 ministères, et aucun ancien ministre, relève le journal Le Nouvelliste.
« Il n’y a pas de grande figure éclatante », note le politologue haïtien Jacques Nesi, membre du Laboratoire caribéen de Sciences sociales : « certains sont des hauts cadres d’anciens ministères qui ont été promus – c’était une tentative pour le Premier ministre de contourner les forces partisanes ». 14 ministres et 18 ministères (avec certains portefeuilles regroupés), c’est bien plus que l’équipe resserrée qu’aurait souhaité Garry Conille. Mais le Premier ministre n’avait pas d’autre choix, selon Jacques Nesi, compte tenu « des appétits à satisfaire », d’autant plus qu’à l’origine « les membres du Conseil présidentiel voulaient composer le gouvernement. » Et Garry Conille voulait aussi choisir lui-même les ministères régaliens.
Ce gouvernement reflète aussi l’objectif qu’il poursuit, explique Jacques Nesi : répondre au défi sécuritaire et organiser des élections. Pour que ces élections soient légitimes, il faut que « son gouvernement fasse l’objet d’une acceptation totale de l’ensemble des acteurs politiques. À ce point de vue, on peut dire qu’il est en train d’y parvenir ».
Ce nouveau gouvernement, on en parle dans la presse haïtienne : « Finalement, l’équipe gouvernementale de la transition est en place », titre Alterpresse. Et c’est « la transition de la dernière chance », écrit Le National, qui parle aussi de « transition de tous les dangers », en raison « des espoirs qu’elle suscite et des attentes de la communauté nationale et internationale ». De fait, si Le Nouvelliste se réjouit du fait que le Premier ministre puisse commencer à honorer ses promesses, l’attente continue, mais maintenant c’est une attente de résultats. Dans son éditorial, Frantz Duval se demande, suite à la récupération par des ministres de plusieurs portefeuilles, si certains ministères seront au final « sacrifiés » – ou y aura-t-il plus de coordination ? Le Premier ministre Garry Conille lui-même prend en charge l’Intérieur et les collectivités territoriales : « cette gestion à distance de la sûreté et des mairies n’a pas réussi au précédent médecin », écrit Frantz Duval. Qui se demande aussi pourquoi le dernier ministère pourvu est celui de la Défense : « La Défense est-il le dernier des ministères ? Ne devrait-il pas être parmi les premiers quand on connaît la situation actuelle, et même devenir ministère de la Défense et de la Sécurité publique ? »
Enfin à noter que la nouvelle ministre des Affaires étrangères annonce qu’Haïti devient membre du Comité du patrimoine immatériel de l’Unesco. Dominique Dupuy est elle-même ancienne ambassadrice d’Haïti à l’Unesco, elle avait travaillé pour que la soupe joumou soit inscrite au patrimoine mondial.
L’île Floréana, vers une absence totale de combustibles fossiles
Le correspondant de RFI en Équateur Eric Samson s’est rendu à Floréana, la plus petite île habitée de l’archipel des Galapagos – plus précisément à Puerto Velazco Ibarra son unique bourgade. Elle compte à peine 140 habitants. Couvrir tous leurs besoins d’énergie sans utiliser de combustibles fossiles est donc en théorie possible. Un premier pas a été franchi avec l’installation de panneaux solaires et d’un générateur fonctionnant à l’huile de pignon, une graine riche en huile. Mais, déplore une habitante, « l’huile de piñon vient du continent. Le transport en bateau était difficile et il n’y en avait pas assez. Donc aujourd’hui on mélange l’huile végétale avec du diesel ».
Pour ce qui est des véhicules utilisant des moteurs à combustion, il n’y en a que 14 sur l’île, mais les remplacer par des véhicules électriques ou hybrides ne fait pas l’unanimité – entre les batteries qui, lorsqu’elles ne marchent plus, polluent l’environnement, et les véhicules électriques qui n’ont pas bonne presse : « les véhicules électriques n’ont pas assez de force pour faire du transport de matériaux lourds », explique une autre habitante, « alors qu’ici, à Floreana, on en a besoin pour l’agriculture, pour les matériaux de construction et pour tout ce qui arrive du continent ».
Victor Carrion, de l’ONG Jocotoco, est responsable du programme de restauration écologique de l’île. Il reste optimiste, expliquant que « le projet de réintroduction d’espèces endémiques sur l’île a entraîné une plus grande demande en électricité, et l’île ne produit pas assez d’énergie propre ». Pour que Floréana devienne la première île habitée sans combustibles fossiles, il faut donc augmenter la production d’énergie propre, et de convaincre les habitants des vertus des véhicules électriques…
Hunter Biden reconnu coupable de détention illégale d’armes à feu
En Une du New York Times et du Washington Post, le fils du président américain sort du tribunal, tenant par la main sa femme et sa fille. Par contre, c’est son père que le New York Post et le Wall Street Journal ont choisi de mettre en avant : sur la photo, il étreint son fils – et le seul visage que l’on voit, c’est bien celui du président.
Alors ce verdict du fils, quelles conséquences sur le père ? Certes, écrit le Washington Post, le président pourrait être touché à titre personnel, mais les conséquences politiques, elles, sont moins évidentes. De fait, rappelle le Wall Street Journal, « si Donald Trump et les républicains ont critiqué Hunter Biden, c’est sur ses affaires (…), et les électeurs selon les sondages ne semblent prêter qu’une attention toute relative à ce qui se passe dans le Delaware ».
Ce verdict représente en fait un problème pour les républicains : Politico parle d’ « un grain de sable » dans la mécanique d’un parti qui affirme que le système judiciaire est utilisé contre son champion Donald Trump – « qui en a fait un argument de levée de fonds pour sa campagne », ajoute le New York Times. Ce mardi (11 juin 2024), écrit Politico, les républicains parlaient donc, pêle-mêle, d’un verdict qui est en fait une « distraction vis-à-vis des vrais crimes commis par la famille Biden », ou encore d’un verdict qui ne remettait pas en cause leur critique d’une justice à deux vitesses, car « les preuves contre Hunter Biden étaient irréfutables ».
Aux États-Unis, Chiquita Brands International jugé responsable d’avoir financé un groupe paramilitaire colombien
Le géant de la banane Chiquita Brands International devra payer plus de 38 millions de dollars aux familles de huit victimes des Milices d’Autodéfense unies de Colombie (AUC) – placées en 2006 par les États-Unis sur la liste des groupes terroristes. La multinationale a averti qu’elle ferait appel.
Le jugement a été rendu par un tribunal de Floride, écrit le Miami Herald. El Espectador rappelle que Chiquita a versé entre 1997 et 2004 l’équivalent d’un million sept cent mille dollars aux paramilitaires colombiens, qui leur ont permis de commettre, liste El Colombiano, « homicides, enlèvements, extorsions, tortures et disparitions forcées ». En 2007, la multinationale affirmait avoir payé pour « protéger ses employés ». Les familles des victimes affirment, elles, que Chiquita Brands a payé pour protéger non pas ses employés mais son commerce, rappelle El Universal.
Les familles des victimes demandaient justice depuis 17 ans.El Espectador parle donc d’une « victoire historique », mais qui montre aussi « la complète inaction de la justice colombienne ». Ce mardi (11 juin 2024), le président Gustavo Petro a d’ailleurs critiqué le système judiciaire colombien pour ne pas avoir établi la responsabilité de Chiquita Brands, rapporte El Heraldo.
Yvenel Stephan, bon pour les J.O ?
Yvenel Stephan est le tout 1er gymnaste masculin à représenter Haïti sur la scène internationale depuis un peu plus d’un an. L’athlète de 24 ans, né en Haïti, adopté en 2003 par des parents français, attend maintenant de savoir si le Comité international Olympique l’invitera à participer à ces prochains Jeux en France au titre des nations en difficulté et sous-représentées sur le plan sportif.
Mikaël Ponge l’a joint au téléphone : « parfois le moral est pas top, mais on se dit : et pourquoi pas ? Et si c’était moi ? » Yvenel Stephan enchaîne donc les entraînements quotidiens, déterminé à faire briller son pays d’origine – il concourait auparavant sous les couleurs françaises.
Et il ne veut pas s’arrêter aux JO : il tente de convaincre les représentations diplomatiques haïtiennes en France, de la diaspora aussi, pour être aidé financièrement, lui et tous ceux qui viendront après.
Si la candidature d’Yvenel Stephan pour les JO de cet été n’est pas retenue, restera pour défendre le pays caribéen Linnzee Brown, une gymnaste haïtienne vivant aux États-Unis.
Le Journal de la 1ère
À la Une, l’ouverture du 18ème Congrès des élus de Guadeloupe.
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