Cofondatrice des Verts en 1984, la sexagénaire a notamment été ministre du gouvernement de Lionel Jospin lors de la cohabitation et a été candidate à deux reprises à la présidentielle. Son soutien à Denis Baupin est resté vif dans les mémoires écologistes.
Retour sur la scène politique nationale. Dominique Voynet a été élue députée avec 59,95% des suffrages dans la 2e circonscription du Doubs sous l’étiquette du Nouveau Front populaire.
Ancienne ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement de Lionel Jospin, entre 1997 et 2001, elle a donc siégé sous la « gauche plurielle », nom donné à l’alliance de partis de la gauche créée après la dissolution de Jacques Chirac, et elle considère le Nouveau Front populaire comme son héritier.
Deux fois candidate à l’Élysée
Cofondatrice des Verts en 1984, dont elle prend la tête en 1994, elle a été porte-parole nationale de 1992 à 1997 et secrétaire nationale entre 2001 et 2003. Elle manifeste contre la centrale de Fessenheim, pour la protection de la forêt vosgienne et deviendra la figure de proue de la lutte contre le projet de Grand canal Rhin-Rhône dans les années 90.
Infirmière de nuit pendant ses études de médecine à Besançon, elle devient médecin-anesthésiste et s’installe en 1988 à Dole (Jura) où elle est conseillère municipale de 1989 à 2004. En 1998, elle échoue dans sa conquête de la mairie de Dole.
Députée européenne de 1989 à 1992, elle a été candidate des Verts à l’Élysée en 1995 et 2007 (3,32% et 1,57% des voix).
Retour à l’Assemblée nationale
Élue députée du Jura en 1997, l’écologiste démissionne pour devenir ministre dans le gouvernement Jospin. Elle fait donc son grand retour dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale cette année.
Dominique Voynet s’est ensuite implantée en région parisienne où elle a été élue sénatrice de Seine-Saint-Denis (2004-2011) et maire de Montreuil (2008-2014)
En 2014, elle est nommée inspectrice générale des affaires sociales au tour extérieur, avant de devenir directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte en 2019, où elle gérera la crise du Covid-19, jusqu’à sa retraite en 2021.
Soutien à Denis Baupin
Elle avait repris, depuis deux ans, les commandes des instances locales des Écologistes dans sa Franche-Comté natale.
Un retour qui n’était pas passé inaperçu, notamment en raison de son témoignage en 2019 lors du procès en diffamation intenté par son ancien bras droit chez les Verts Denis Baupin contre plusieurs élues écologistes qui l’avaient accusé de harcèlement et de violences sexuelles. Elle l’avait qualifié de « dragueur qui avait une culture plutôt libertaire et soixante-huitarde ».
Elle avait encore décrit « un dragueur assez maladroit, plutôt lourd ». « On le traite comme un violeur. Est-ce que ça valait cette curée, cette mort sociale sans que l’on qualifie des faits? », avait encore ajouté l’écologiste devant les juges.
Son soutien à Denis Baupin est resté vif dans les mémoires écologistes. Dominique Voynet avait été écartée de la campagne présidentielle de Yannick Jadot pour ce motif, d’après des informations du Monde.
« Gravité »
À 65 ans, elle s’est ainsi imposée au second tour dans le Doubs face au candidat du Rassemblement national Éric Fusis. Dominique Voynet a également bénéficié du retrait du député sortant Renaissance Éric Alauzet qui avait finalement renoncé à se représenter.
« Ma joie est mêlée de gravité car un chantier énorme nous attend pour reconquérir le cœur de celles et ceux qui ont voté pour l’extrême droite », a-t-elle déclaré à l’AFP.
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