Oscar Jegou et Hugo Auradou, 21 et 20 ans, actuellement en tournée en Amérique du Sud avec l’équipe de France de rugby, sont visés par une plainte pour agression sexuelle. Ils ont été arrêtés par la police à Buenos-Aires.
L’équipe de France de rugby dans la tourmente. Deux joueurs du XV de France ont été arrêtés par la police argentine, accusés d’agression sexuelle. Oscar Jegou et Hugo Auradou – fils de l’ancien international David Auradou – fêtaient leur première sélection dans le cadre de cette tournée en Amérique du Sud. Arrêtés à Buenos Aires, d’où la France devait partir pour Montevideo en vue de son match contre l’Uruguay mercredi, ils vont être transférés à Mendoza où les Bleus ont battu l’Argentine samedi. «Il y a une enquête en cours. On n’a pas encore tous les détails», a indiqué le président de la FFR Florian Grill.
C’est dans la nuit de samedi à dimanche, après le match contre le XV argentin, que l’agression aurait eu lieu, au Diplomatic Hotel de Mendoza où logeaient les joueurs et le staff. Selon le journal local MDZ, la victime et les joueurs se sont rencontrés dans un bowling avant de se rendre à l’hôtel. La force du récit de la victime, qui a déposé plainte dimanche après-midi, et son examen physique ont poussé la police à agir vite, avant que les joueurs ne quittent le territoire, toujours selon MDZ, qui évoque des coups et des abus sexuels. «Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves. Il faut avoir une pensée pour la jeune femme. C’est à l’inverse de tout ce que le rugby est, de tout ce que le rugby fait, de tout ce que le rugby construit […] mais il faut laisser l’enquête, qui est nécessaire, se dérouler», a commenté Florian Grill.
Un joueur déjà écarté pour des propos racistes
«Le rugby est anecdotique, tout le reste est accessoire. L’enchaînement est dramatique», a déploré Florian Grill. Car cette histoire intervient au lendemain de l’affaire Melvyn Jaminet, écarté du groupe après des propos racistes dans une vidéo publiée dimanche : «Ma daronne [ma mère, ndlr] qui me demande si j’ai fait la fête (il souffle). Je te jure le premier Arabe que je croise sur la route je lui mets un coup de casque», assène Jaminet, visiblement énervé, sur une vidéo qu’il filme lui-même et qu’il a posté sur son compte Instagram. Dans un communiqué publié rapidement après sa diffusion, la Fédération française de rugby avait condamné «avec la plus grande fermeté» les propos tenus par Melvyn Jaminet qui sont «totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales de notre sport». Le joueur «a été mis à l’écart avec effet immédiat et quitte le groupe France actuellement présent en Argentine», avait ajouté la FFR, soulignant qu’une «enquête interne» était en cours pour «prendre les mesures appropriées». Avant la coupe du monde de 2023, l’équipe de France avait déjà dû gérer le cas de Bastien Chalureau, accusé d’agression à caractère raciste. Il avait été finalement condamné en appel, mais le caractère raciste n’avait pas été retenu.
Dans le cas de Jaminet, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a salué sur X une «réaction rapide et adaptée à l’effroi que suscitent les propos de Melvyn Jaminet», ajoutant «tolérance ZERO contre le racisme». Jaminet était entré en jeu à la 73e minute de la rencontre remportée par la France contre l’Argentine (28-13), samedi à Mendoza, pour la première victoire des Bleus chez les Pumas depuis 2016. Remplaçant de l’arrière Léo Barré, il avait inscrit deux points en transformant l’essai de l’ailier Théo Attissogbe (76e).
Le RC Toulon, son club, a réagi sur son compte X, «condamnant les propos tenus et se désolidarise de ceux-ci» et annonçant lui aussi l’ouverture d’une «enquête interne». Dimanche soir, Jaminet avait publié un message d’excuses sur son compte Instagram. «Je suis profondément désolé et honteux de mes paroles», écrit le joueur. «Je tiens à m’excuser auprès de tout le monde. Je comprends que cela ait pu blesser et offenser de nombreuses personnes, et je tiens à dire clairement que ces propos ne reflètent en aucun cas mes valeurs ou celles de l’équipe de France de rugby. […] Le racisme, sous toutes ses formes, est inacceptable et va à l’encontre de tout ce en quoi je crois. Je comprends la sanction de la FFR et me tiens à leur disposition afin de mettre la lumière sur cette affaire», conclut-il dans son texte signé Melvyn.
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