Ile-de-France : qui sera ministre des Sports pendant les Jeux olympiques ?

Les JO (26 juillet-11 août) ont échappé à une situation bien compliquée à appréhender si le RN, finalement arrivé en 3e position dimanche, avait obtenu la majorité absolue. “Tony Estanguet doit être très heureux depuis (dimanche) soir. Clairement cela n’aurait pas été la même chose de gérer les JO avec Jordan Bardella à ses côtés”, estime David Roizen, spécialiste des JO auprès de la fondation Jean-Jaurès.
En revanche, la période qui s’ouvre est pleine de questions. Le premier ministre Gabriel Attal a présenté sa démission lundi matin mais Emmanuel Macron a décidé de la maintenir à son poste “pour le moment” pour “assurer la stabilité du pays”, selon l’Elysée. Mais quid de la suite? Gabriel Attal sera-t-il là pour les JO? Et la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra? Car rien ne garantit que ce statu quo perdure jusqu’aux JO.

Flou

“On va quand même rentrer dans une forme d’incertitude assez prononcée dans les prochains jours”, assure l’ancien député (PS) Régis Juanico, spécialiste des questions de sport. “Pour le moment, ça reste très hypothétique. Mais surtout quand le gouvernement va-t-il se dessiner? Parce que les JO on y est dans quinze jours”, s’interroge-t-il. “Il devrait y avoir une continuité du gouvernement jusqu’aux JO”, estime David Roizen. C’est d’ailleurs le message subliminal diffusé par l’entourage de la ministre des sports auprès de certains cadres du mouvement olympique ces derniers jours. “Ils aimeraient bien rester, c’est surtout ça”, assure un de ces cadres.

Depuis la dissolution décidée le 9 juin par Emmanuel Macron, le message officiel des organisateurs des JO n’a pas varié d’un iota : les Jeux auront lieu et tout se déroule sans que le contexte politique ne vienne perturber la marche en avant. “Ils sont un peu obligés de rester sur cette ligne, et ils n’ont pas forcément tort. Si près de l’événement, tout est sur les rails”, assure une source au sein des instances sportives françaises.

Interrogé par l’AFP sur les conséquences des résultats des législatives dimanche, le comité d’organisation des JO a maintenu cette ligne : “nous n’avons pas cessé de travailler, jour et nuit, ces dernières semaines pour être au rendez-vous”, a-t-il répondu. Et de rappeler que les JO peuvent compter “sur la continuité de l’Etat” qui repose sur les préfets de police (Laurent Nunez), de région (Marc Guillaume) et le délégué interministériel aux JO (Michel Cadot), un bloc permettant d’imperméabiliser les JO.

“Ca aurait pu être le bordel avec le RN, mais là on entre dans une période de flou stabilisé où tout le monde va pouvoir se concentrer sur les JO”, anticipe une source politique. Les questions de sécurité autour des Jeux sont toutefois multiples entre les menaces d’attentat, le contexte géopolitique complexe et la sécurisation de la cérémonie d’ouverture, et les JO risquent de perdre le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait en effet prévenu qu’en cas de défaite de la majorité présidentielle, il quitterait son poste, sans préciser si son départ serait immédiat.

“Ca ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle”, a assuré à l’AFP un haut fonctionnaire, “parce qu’entre (lundi) et le début des JO, il risque d’y avoir des décisions importantes à prendre, et on perd un grand spécialiste du dossier”. La crainte de manifestations et de débordements en cas d’arrivée au pouvoir du RN, entraînant une mobilisation massive de forces de l’ordre est a priori écartée, ce qui soulage les autorités. “Clairement, cela aurait été la cerise sur la gâteau. On a déjà la Nouvelle Calédonie à gérer, et ce n’est pas rien”, explique ce haut fonctionnaire.

Le patron du comité d’organisation Tony Estanguet reste lui bien en ligne dans son couloir en assurant à l’AFP que les “Français seront au rendez-vous comme ils l’ont été depuis le 8 mai sur les routes du Relais de la flamme”. Un relais qui a attiré près de quatre millions de Français depuis plus de deux mois

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