Au Burkina Faso le nombre d’instructeurs russes va « augmenter », affirme Sergueï Lavrov, à Ouagadougou
Le nombre d’instructeurs russes au Burkina Faso « va augmenter », a affirmé, mercredi 5 juin à Ouagadougou, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, lors d’une visite dans ce pays dirigé par un régime militaire, dont Moscou s’est rapproché.
« Des instructeurs [militaires] russes travaillent ici, et leur nombre va augmenter », a déclaré M. Lavrov, lors d’une conférence de presse dans la capitale burkinabée, retransmise en direct sur le site du ministère des affaires étrangères russe. « En parallèle, nous formons en Russie des représentants des forces armées et des forces de l’ordre du Burkina Faso. Ce type de partenariat est donc très concret et a beaucoup progressé », a-t-il ajouté.
Arrivé au Burkina Faso mardi soir, dans le cadre d’une tournée africaine, M. Lavrov a rencontré mercredi matin le chef du régime militaire, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022.
Depuis l’arrivée de M. Traoré, Ouagadougou a tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale et partenaire historique, pour se rapprocher en particulier de la Russie. « Nous entretenons des relations de longue date avec le Burkina Faso, et avec l’arrivée du président Traoré au pouvoir ces relations ont reçu une nouvelle impulsion », a affirmé le chef de la diplomatie russe.
L’Occident vilipendé
Le Burkina Faso est confronté depuis près de dix ans à des violences djihadistes qui ont fait des milliers de morts et plus de 2 millions de déplacés internes. « Je ne doute pas que, grâce à cette coopération, les poches de terrorisme qui restent au Burkina Faso seront détruites », a prédit M. Lavrov.
Le Burkina Faso s’est aussi rapproché, outre la Russie, de ses deux voisins, le Mali et le Niger, confrontés eux aussi aux attaques djihadistes et également gouvernés par des régimes militaires arrivés au pouvoir par des putschs.
Les trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qu’ils accusent notamment d’être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les djihadistes.
Le Burkina Faso constituait la troisième étape de la tournée africaine de M. Lavrov, après la Guinée et le Congo, où il a notamment vilipendé « l’Occident » et ses supposés « objectifs » antirusses, en Ukraine notamment. Il doit poursuivre cette tournée au Tchad, où le général Mahamat Idriss Déby Itno, à la tête d’une junte militaire depuis 2021, vient d’être élu président, il y a quelques semaines.
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