Certains requérants reprochent la lenteur dans la délivrance des Cartes nationales d’Identité (CNI). Dans un entretien accordé au CICG (Centre d’Information de Communication Gouvernementale) , le Directeur Général de l’Office national de l’État civil et de l’Identification (ONECI), Ago Christian Kodia , évoque les réformes entreprises par sa structure pour aboutir à la célérité dans la délivrance des CNI.
« Je peux dire qu’au début, on pouvait le dire. Mais aujourd’hui, il faut dire que les choses se sont vraiment améliorées parce que nous avons amélioré aussi notre système de traitement. Donc, le système aujourd’hui fait beaucoup plus référence aux bases de données, aux différents croisements, et même à l’intelligence artificielle pour certifier les données que nous émettons sur les cartes pour que l’information qui ressort d’une identité unique d’une personne soit la plus fiable possible. C’est vrai que certaines personnes peuvent ne pas avoir la carte, mais comme on le dit souvent, demander une Carte nationale d’Identité ne veut pas dire automatiquement l’avoir. Parce qu’il y a un certain nombre de processus que l’émission de cette carte doit respecter. Cela veut dire, pour faire simple, que l’ensemble des informations que vous fournissez doit avoir une cohérence certaine, vérifiable. Et c’est seulement à l’issue de cela que nous pouvons produire la carte », a-t-il expliqué, avant de poursuivre.
« C’est la raison pour laquelle nous demandons à tous ceux qui, aujourd’hui, attendent dans un délai beaucoup plus long, parce que les délais sont ramenés aujourd’hui à moins d’une dizaine de jours. Parfois même en quatre jours seulement, les gens ont leur carte. Et donc, ceux qui ont ce problème doivent rapidement prendre attache avec nos services, via les canaux que nous avons multipliés, y compris même un site de réclamation en ligne qui est sur le site de l’ONECI, www.oneci.ci pour faire une requête en ligne.
Ils vont recevoir tout de suite un numéro de réclamation qui est national. Ils pourront suivre l’évolution du traitement de leur dossier et échanger avec l’ONECI pour apporter des informations complémentaires à la production de leur titre ou non. »
M. Kodia a ajouté que les grandes réformes mises en œuvre aujourd’hui au niveau de l’ONECI pour permettre qu’en l’espace de quelque temps, on sente vraiment un engouement des citoyens et qu’on voit aussi une certaine célérité.
« Il faut dire aussi que vraiment, nous avons écouté, nous avons écouté les plaintes des citoyens et nous avons cherché comment trouver des solutions. Donc, rapidement, comme je le disais, mettre en place une Base de données de vérification parce que dans le passé, pour pouvoir établir la pièce d’identité, vous donnez des éléments, des documents que l’administration vous produit, notamment un extrait d’acte de naissance, un certificat de nationalité. Et donc, nous allons vérifier dans votre centre d’état civil si cette date de naissance existe et nous allons aussi vérifier au niveau de la justice si le certificat de nationalité a été émis par le juge. Donc, voyez que c’était deux actions qui, tant qu’on n’avait pas obligatoirement une réponse positive à ces deux actions, empêchaient de continuer le processus. Aujourd’hui, nous avons dématérialisé cela en nous référant à des Bases de données historiques qui permettent rapidement de voir si la pièce que vous fournissez est authentique ou non et si votre extrait existe déjà dans le registre. Ce qui nous permet rapidement de traiter in situ ces informations et de ne plus dépendre des autres administrations pour une réponse. Et qui plus est, d’apporter une certaine authenticité sur les cartes et les informations que nous produisons. Cela a permis de raccourcir déjà le délai », a-t-il ajouté.
« L’autre chose, c’est que nous avons essayé d’améliorer notre dispositif d’accueil des usagers, parce que pour nous, il s’agit de personnes que nous traitons comme des clients. On a amélioré le dispositif d’accueil.
Imaginez-vous lorsque vous devez recevoir peut-être 100 à 200 personnes par jour dans un endroit exigu. Tout de suite, les prochaines personnes qui arrivent sont découragées. L’attente était beaucoup plus longue. Donc il fallait maintenant ouvrir des agences. Nous avons ouvert des agences à Abidjan et à l’intérieur du pays. Je peux citer Korhogo, Bouaké et Abidjan. Nous avons plusieurs agences, une à Marcory, une au Plateau, deux agences à Cocody et même encore des agences élites, des agences premium, avec un service de qualité beaucoup plus renforcé, avec des services plus individualisés. Nous sommes en train de nous mettre aux normes internationales pour que nous puissions être aussi ceux qui donnent du service de qualité à la population. Et tout cela a concouru à faire en sorte que la qualité de nos prestations s’améliore et que le délai de traitement soit réduit. Ensuite, former le personnel parce qu’on était dans une administration quasiment publique. Aujourd’hui, on est passé en agence d’exécution. Il faut adopter de nouvelles attitudes. Ne pas voir les personnes qui arrivent comme des usagers, mais les voir comme des clients. Enfin, proposer des services pour que les gens puissent consommer l’identité en toute sécurité. Donc, positionner l’ONECI comme le tiers de confiance de l’État de Côte d’Ivoire pour assurer sa mission. Voilà un peu toutes les réformes qui ont été mises en place et qui vont faire en sorte que l’ONECI soit une structure crédible de l’État de Côte d’Ivoire et qui offre des services de qualité aux administrations publiques comme privées. »
Selon le DG de l’ONECI, les dernières statistiques datant de fin juin 2024, sur tout l’ensemble du territoire donnent 8 123 423 personnes enrôlées. Pour les demandes en traitement, il y a quasiment 600 000 personnes. Donc, pour ceux-là, le processus continue.
Donatien Kautcha, Abidjan
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