Ce mercredi, Darmanin a annoncé l’expulsion imminente d’un imam sénégalais après l’avoir arrêté à son domicile ce matin. Une mesure brutale utilisée pour réaffirmer sa ligne xénophobe et autoritaire face à la gauche.
Malgré leurs modestes résultats aux législatives, rien n’empêchera les macronistes de poursuivre et prêcher leur politiques xénophobes, islamophobes et racistes. Ce matin, Gérald Darmanin a annoncé l’expulsion d’un imam exerçant dans l’Aube vers le Sénégal pour des prêches « discriminatoires ». Ce dernier a été interpellé ce matin chez lui et Darmanin promet qu’il sera expulsé dans la journée.
« Désormais, avec la loi immigration et la loi contre le séparatisme que j’ai portées, nous avons la possibilité d’expulser des imams radicalisés en 24 heures », s’est félicité le ministre de l’Intérieur sur Europe 1-CNews, à propos de son bilan politique des dernières années. Après avoir annoncé l’interpellation et l’expulsion de l’imam, il en a profité pour taper sur la gauche arrivée en tête aux élections.
« Ces personnes n’ont rien à faire sur le territoire de la république et de voir le Nouveau Front Populaire dire que dès qu’ils vont arriver, ils vont supprimer ces lois, je pense que c’est extrêmement dangereux pour notre pays. » Une référence au programme du NFP qui intègre notamment l’abrogation des lois immigration de Macron et des « dispositifs liberticides » de la loi séparatisme. L’annonce de l’expulsion apparaît ainsi comme une nouvelle volonté de montrer les muscles contre la gauche, de la part de l’architecte de la loi immigration, qui a fait de l’expulsion et la chasse aux imams une bataille centrale.
Alors que, ces derniers jours, Darmanin enchaine les discours anti-NFP menaçant de censurer un gouvernement auquel participerait un député Insoumis ou des figures écolos comme Marine Tondelier ou Sandrine Rousseau. La macronie continue ainsi d’afficher son visage le plus raciste et autoritaire. Quels que soient les discours tenus par l’imam visé, la possibilité autoritaire et raciste d’expulser arbitrairement, sans possibilité de recours, des personnes étrangères sous couvert « d’atteinte aux valeurs de la République » doit être dénoncée très largement.
En février dernier, c’est l’imam de Bagnols-sur-Cèze qui subissait déjà les conséquences de cette politique, en étant expulsé vers la Tunisie sur la base d’une fake news abondamment relayée parl es médias concernant un de ses prêches. Des mesures qui rappellent combien la macronie ne saurait être une alliée face à l’extrême-droite, dont elle applique déjà une partie du programme, alors que le « front républicain » a directement permis la réélection de Darmanin, qui a profité du désistement de la candidate LFI dans sa circonscription.
Face au gouvernement, qui cherche à bâtir une coalition avec la droite, l’enjeu de lutter contre les politiques racistes, xénophobes et sécuritaires va être centrale dans les semaines et mois à venir. Il ne pourra être résolu par des arrangements électoraux de la gauche parlementaire, qui a montré ces derniers mois combien elle était prête à sacrifier les questions antiracistes pour pouvoir gouverner. Pour arracher l’abrogation de la loi immigration, de la loi séparatisme ou encore la régularisation de tous sans-papiers, c’est une politique indépendante du régime qu’il faudra construire dans la rue, les lieux de travail et d’études.
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