Les sports de combat, bons pour le corps, bons pour l’esprit

Jeux olympiques de Rio. Dans une salle aux éclairages blafards, des corps dansent sur un ring, une chorégraphie inédite pour Eva Roque. Jusqu’à ce jour d’été 2016, la boxe, c’était pour le cinéma. Et pour les castagnes de fin de soirée trop arrosées. Sous les yeux émerveillés de l’animatrice de l’émission, la boxe s’est métamorphosée en une intense expérience sensorielle. Aux gestes harmonieux répondait la violence du bruit des coups assénés à l’adversaire. Un décor sonore amplifié par les cris du public, pendant que des odeurs de sueur envahissaient peu à peu le gymnase. Sur ce ring, les athlètes offraient ainsi un spectacle pensé, chaque mouvement semblant naître d’une parfaite adéquation entre le corps et l’esprit. Le lendemain, au bord du tatami, bis repetita avec les judokas.

Les fonctions des sports de combat

Djihene Abdellilah est championne du monde de grappling, elle ressentait un stress énorme avant un combat, un bon stress mais « une peur de rater son objectif« , à un moment où tout allait très vite pour elle : championne du monde en un an et demi. Elle précise ce qu’est le grappling : « un sport de préhension dans lequel je peux saisir mon adversaire, de projection, donc je peux le projeter au sol, et de soumission. Donc des clés de bras, des étranglements qui se pratiquent avec ou sans kimono« .

Joseph D’anvers, connu pour monter chanter sur scène plutôt que pour combattre a pratiqué de nombreux sports de combat. « La boxe anglaise ou les sports de combat, ce sont des sports à part. (…) Quand on rentre sur un ring, ça fait appel à des choses psychologiques qui sont différentes. C’est-à-dire qu’on ne va pas simplement faire un sport, il y a aussi tout ce qui est psychologique, de ne pas perdre contre une personne qui est face à nous, de ne pas se laisser soumettre, il y a le regard des autres, il y a vraiment tout un univers qui est propre, je trouve, à ces sports-là. Parce que c’est la bagarre à l’école, et en même temps on remonte à des choses vraiment ancestrales et primaires.« 

Au sujet du côté ancestral, Jean-Manuel Roubineau, maître de conférences en histoire ancienne, fixe au 3e millénaire avant J.-C. les premières images de sport de combat « qui semblent être des images de boxe, de lutte, mais les premiers récits de combat, de boxe ou de lutte parvenus jusqu’à nous datent du huitième siècle avant Jésus-Christ« . Il précise par ailleurs qu’à l’Antiquité, le combat est considéré comme un avatar de la guerre, une introduction à celle-ci car potentiellement utile au combat.

Aujourd’hui, 2 millions de personnes en France pratiquent un sport de combat et 60 000 d’entre elles ont choisi la boxe. Un sport qui donnait « une sorte de hargne dans la vie » à Jean-Paul Belmondo, et le désir de s’accrocher quand ça va mal et l’envie de lutter, ajoutait-il.

Quelle différence entre la boxe française et anglaise ? Qu’est-ce que le self-défense ?
Montez sur le ring à l’écoute de cette émission sur les sports de combat et leur sens.

Invité.e.s de l’émission :

Jean-Manuel Roubineau, maître de conférences en histoire ancienne à l’Université Rennes 2, auteur de Le Sport, récit des Premiers Temps (PUF 2024) et À poings fermés, une histoire de la boxe antique (PUF 2022). 
Djihene Abdellilah, championne du monde de grappling et combattante pro d’Arts Martiaux Mixtes (MMA), fondatrice de la Djihene Academy qui « aide les femmes à s’autonomiser et dépasser les plafonds de verre en utilisant les outils du sport mais aussi les outils cognitifs » selon sa elle.
Joseph d’Anvers est chanteur, auteur du roman Un garçon ordinaire et de Juste une balle perdue.

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