Quand les noms officiels cèdent la place aux surnoms au Mali – Studio Tamani

Les prénoms traditionnels ne se limitent souvent pas à leur forme officielle. Ils s’accompagnent de surnoms affectueux ou familiers qui témoignent plus souvent, des relations sociales. Ces surnoms, parfois dérivés des prénoms d’origine ou influencés par des considérations sociales et linguistiques ont aussi leur rôle dans le fonctionnement de notre société.

Pour de nombreuses personnes, les petits surnoms sont un signe d’affection et de proximité, d’où leur attachement à ces appellations. C’est le cas d’Ousmane.  » Ceux qui m’appellent Ozo, ce sont généralement mes amis « , dit-il. Il en est de même pour Moussa. « Tout le monde m’appelle Bala. Ce surnom, je l’ai hérité de mon grand-père dont je suis l’homonyme », indique avec fierté Bala.

Les surnoms sont bien plus que de simples raccourcis des noms officiels. Dans des contextes où les noms traditionnels sont généralement longs ou complexes, ils offrent une alternative pratique pour la communication quotidienne. Mais le sociologue Thiéfing Sissoko met en garde contre l’usage de ces surnoms à long terme. « Donner le nom papou, mamie. L’usage de ces noms doit être pensé avec intelligence parce que moi j’ai vu beaucoup de combats de personnes qui ne souhaitent plus du jour au lendemain qu’on les appelle Papou. Imagine qu’on appelle un chef de famille Papou. Vous voyez bien la conséquence que cela peut avoir ».

Aucun lien avec la tradition

Les surnoms servent souvent aussi à distinguer les individus portant des noms similaires. Toutefois, le traditionaliste Ben chérif Diabaté, indique que cette pratique n’a pas de racines traditionnelles. « Traditionnellement, quand tu t’appelles Rokia, c’est Rokia », affirme Ben Cherif. « Dans la culture occidentale, on peut dire Rose. C’est soit amical ou bien affectueux ». Pour le traditionaliste, « ça n’a pas de lien avec la tradition ». « Si vous êtes plusieurs, Fatoumata, on va dire numéro un, numéro deux, c’est pour pouvoir vous identifier », ajoute-t-il.

Les petits surnoms dérivés de noms officiels illustrent la richesse de la dynamique sociale. Ils reflètent une partie importante de la manière dont les individus interagissent et s’identifient dans la société.