Élan de solidarité pour Carriacou et Petite Martinique

Mercredi matin, deux voiliers ont pris la mer avec une précieuse cargaison. Ils font cap vers le sud de la Caraïbe pour rejoindre les îles sinistrées par le passage de l’ouragan majeur Béryl et particulièrement Carriacou. «Nos cabines sont bien pleines», annonçait Christophe Cren quelques heures après le départ sur Boat Charl’ys.

 

«Même dans la salle des machines !»

Boat Charl’ys était suivi de près par la famille Boissière. À bord du catamaran sur lequel ils vivent depuis sept ans, ils sont également partis avec un bateau «plein à craquer, même dans la salle des machines !». Cette famille de voyageurs faisait escale à Saint-Martin depuis janvier quand l’ouragan a frappé Carriacou, une région qu’ils ont visitée il y a quelques mois. «Humainement, on ne peut pas laisser les gens comme ça», confiait Sébastien Boissière la semaine dernière. Ils prévoyaient de faire un stop en Guadeloupe afin d’attendre une fenêtre météo favorable. «Nous pensons atteindre Carriacou d’ici une dizaine de jours». L’équipage de Boat Charl’ys vise quant à lui une arrivée durant le week-end ou le début de semaine prochaine en fonction du vent. «Nous allons faire une halte en Martinique pour charger du matériel que nos amis nous ont demandé», poursuit Christophe Cren.

 

«Aider comme d’autres l’ont fait pour nous»

En plus des capitaines et commerçants, des petites mains ont œuvré pour assurer l’intendance. C’est le cas d’Aurélie Viguier. Pendant plusieurs jours, elle a couru partout pour collecter les dons. «Avec mon fils de 10 ans, nous avons participé à trier, démarcher, emballer et charger toute cette marchandise», explique-t-elle. «C’était une expérience incroyable de pouvoir aider des personnes, comme d’autres l’ont fait pour nous après Irma».

 

Gwenaëlle, Sébastien et Mascot

C’est un cargo en bois construit en 1997 à côté de Carriacou.

Pour ceux qui n’ont pas eu le temps de participer à cette première collecte, un autre couple prépare son départ. Gwenaëlle Robic et Sébastien Leclerc sont les heureux propriétaires d’un petit cargo en bois baptisé Mascot. Ce voyage est rapidement apparu comme une évidence. «Le bateau a été construit en 1997 à Petite Martinique, l’île juste à côté de Carriacou», expliquent-ils. «C’est un bateau typique qui servait à transporter le poisson. Nous l’avons acheté en juillet 2017». Quand Irma approchait, ils ont fait cap vers le Sud pour mettre Mascot à l’abri. «Le bateau a ensuite servi à acheminer des denrées de la Martinique vers Saint-Martin». Et surtout, cette famille a vécu pendant deux ans à Carriacou. «Nous avons des amis là-bas, nous avons envie d’aider», poursuit Gwenaëlle. «Tout est détruit. La reconstruction sera longue». Alors ils comptent bien remplir les cales de leur cargo qui peut transporter plus de 10 tonnes de marchandises. Ils sont déjà soutenus par la West Indies Regatta de Saint-Barthélemy. Il est possible de déposer les dons au restaurant le BZH à Oyster Pond ainsi qu’à Prime à Cole Bay ou encore au Sint Marteen Yatch Club. Une cagnotte en ligne a également été ouverte. L’argent permettra d’acheter des générateurs et des panneaux solaires. Gwenaëlle Robic et Sébastien Leclerc prévoient de quitter Saint-Martin le 21 juillet puis de faire un crochet à Saint-Barthélemy. Ils devraient arriver à Carriacou autour du 27 juillet.

 

Les enseignes et particuliers mobilisés 

C’est une véritable chaîne de solidarité qui s’est créée à Saint-Martin. De nombreuses enseignes ont participé en offrant des dons de différentes natures ou en organisant des points de collecte comme chez Cadisco, Super U, DP, Island Water World, Dimapro, Grand Maison, Shore Support ainsi que la Marina Fort Louis, mais aussi le Rotary Club, le Lion’s Club ou encore des établissements comme le Quai 58 et Pizza Chef. Nourriture, vêtements, produits d’hygiène, outillage, mais aussi essence et même des groupes électrogènes ont été collectés.

 

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