La colombe Orban jusqu’où? | adiac-congo.com : toute l’actualité du Bassin du Congo

Il était une fois une colombe planant seule dans un ciel orageux… On peut le dire du dirigeant hongrois, Viktor Orban, actuel président de l’Union européenne jusqu’au 31 décembre. Une chose est certaine, les prémices d’un conflit mondial à grande échelle sont de plus en plus perceptibles. Et c’est peu dire quand on observe les tractations en cours au sein des puissances militaires de notre temps : Etats-Unis, Russie, Chine, pour ne citer que ces trois-là.

Oui, l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier, en territoire israélien avait provoqué une telle émotion sur les consciences qu’un moment, la guerre en Ukraine s’en était trouvé reléguée au second plan de la grande actualité. Passées les condamnations liées à ces violences inouïes, mais aussi à la riposte inédite jugée disproportionnée des forces israéliennes dans la bande de Gaza, Kiev et Moscou ont repris leur place « confrontatoire » sur la scène internationale renvoyant à une routine secondaire les ravages toujours en cours en Palestine avec, comme autour du 7 octobre, leur lot de victimes civiles.

Depuis un peu plus de deux ans, l’Ukraine et la Russie focalisent les rendez-vous géostratégiques dans le monde. La succession des événements laisse cependant penser que le conflit qui les oppose pourrait déboucher sur quelque chose d’inédit. Laquelle ? Les observateurs n’excluent pas l’extension du conflit, et par voie de conséquence, l’utilisation par les belligérants de terrifiants arsenaux nucléaires. Outil de dissuasion, nous dit-on, l’arme nucléaire peut aussi servir les intérêts d’une puissance quand elle se sent est acculée.  

Craintes justifiées

Etat membre de l’Union européenne, et aussi de l’OTAN (Organisation du traité de l’atlantique nord), la Hongrie vit ce saut vers l’escalade de l’intérieur et s’en inquiète au plus haut point. Elle se demande sans doute comment ses amis au sein des deux groupes font pour ne pas en prendre réellement conscience. Son dirigeant, Viktor Orban, porte ce témoignage avec les moyens du bord et multiplie les initiatives depuis qu’il a pris la présidence tournante de la Maison Europe début juillet pour six mois.

A Kiev, sa première destination le 2 juillet, à Moscou le 5 juillet, à Choucha en Azerbaïdjan le jour suivant, puis à Beijing, en Chine, le 8 juillet, Viktor Orban défend l’idée d’une solution négociée que ses partenaires occidentaux dans leur globalité rejettent en bloc, arguant qu’elle n’a pas la chance d’aboutir. Accusé de n’avoir reçu mandat de personne, il a dû subir le même type de pressions durant le sommet des 75 ans de l’OTAN réuni à Washington, aux Etats-Unis, du 9 au 11 juillet, qui s’est conclu par le triomphe de la ligne dure à l’égard de Moscou.

En actant notamment l’envoi d’avions de chasse et d’autres systèmes sophistiqués à l’Ukraine, autorisée par ailleurs à frapper « en profondeur » en territoire ennemi, les dirigeants de l’Alliance ont franchi la dernière ligne rouge et fait le choix assez clair de la confrontation directe possible avec la Russie. L’arrivée en nombre des contingents de l’OTAN dans les Etats limitrophes du pays des Tsar, les manœuvres militaires impliquant de potentiels alliés de Moscou du côté de la Biélorussie (en particulier avec la Chine) sont la preuve que le point de non-retour est en passe d’être atteint.

Le couple Budapest-Ankara

Sur les trente-deux Etats-parties de l’Alliance, seules la Hongrie et la Turquie par la voix de leurs plus hauts responsables préviennent du risque d’un embrasement généralisé. Mais c’est bien vers le chaos que l’on se dirige d’autant plus que de son côté, consciente d’être la seule visée sur ce front de la guerre directe, la Russie déclare s’en tenir à sa survie, et de ne rien laisser passer qui puisse l’anéantir en tant qu’Etat souverain.

Avant que tout ne saute en l’air le missionnaire solitaire venu de Budapest ne veut visiblement pas baisser les bras. Viktor Orban a, dans la foulée de sa présence aux Etats-Unis, rencontré l’ex-président américain, Donald Trump. Candidat à la présidentielle du 5 novembre, ce dernier répète qu’il ne veut pas de la guerre en Ukraine et encore moins de son extension insistant qu’il y mettrait fin en quelques jours s’il était élu à la tête de son pays.

Pour l’instant Trump n’est pas à la Maison Blanche, pour l’instant, seul contre tous ses partenaires en ordre de bataille, Viktor Orban ne sait pas si l’offre de paix qu’il porte dans ses bagages comme témoin du chœur des inflexibles trouvera preneur. Il ne sait vraiment pas si un bout de ciel s’éclairera sur un petit hublot à travers lequel pourra poindre une lueur d’apaisement. On peut honnêtement se demander où va le monde, et comment est-on devenus si sourds aux appels à la paix ?


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