Dominique Meyer est contacté par Raymond Soubie pour prendre la tête du Théâtre des Champs-Elysées, « un très beau lieu, touché par la grâce dès sa naissance ». Il est vrai que cet établissement, entièrement privé, a connu des moments de gloire et de controverse, comme la création du Sacre du printemps de Stravinsky, en 1913. Il a accueilli les plus grands musiciens, Richard Strauss, Arthur Rubinstein, les ballets russes, etc. Dans les années 70, cependant, le Théâtre est plutôt mal en point, jusqu’à ce que la Caisse des Dépôts reprenne la propriété dans les années 80. C’est aussi dans cette salle que Dominique Meyer entend pour la première fois l’Orchestre Philharmonique de Vienne, dirigé par Karl Böhm, dans un programme Mozart. C’est un choc prophétique, puisqu’on le retrouvera dans la capitale autrichienne quelques années plus tard.
Musicopolis
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Un autre choc esthétique survient en 1987 lorsque Dominique Meyer entend la version d’Atys de Lully par William Christie, à l’Opéra-Comique : une production qui marque la véritable renaissance de la tragédie lyrique à la française. Face à la concurrence des autres salles parisiennes, le Théâtre du Châtelet et l’Opéra de Paris, Dominique Meyer cherche à imposer une nouvelle identité au Théâtre des Champs-Elysées. Il va trouver une partie de la réponse dans l’opéra baroque, lequel a également l’avantage d’être moins coûteux que les productions plus traditionnelles. Il développe également les oratorios en version de concert. Le pari est gagné, le public est au rendez-vous.
A côté des grands opéras, Dominique Meyer invite des solistes hauts de gamme et de grands orchestres internationaux qu’il fidélise : l’Orchestre Philharmonique de Vienne, l’Orchestre de la Radio Bavaroise, la Staatskapelle de Dresde, le Concertgebouw d’Amsterdam… Être directeur d’une telle salle, c’est jongler habilement à la fois avec le public, les artistes, les critiques, ainsi que les autres salles de la capitale. Dominique Meyer se souvient des réunions annuelles avec les directeurs des institutions parisiennes pour organiser les saisons : « Nous avions conscience d’offrir aux mélomanes parisiens un choix énorme qui allait de Monteverdi à la musique contemporaine. C’était possible car tout le monde le voulait. »
L’invité(e) du jour
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