Cameroun: «C’est un mensonge d’Etat», les opposants s’indignent de la prorogation du mandat des élus
Le calendrier électoral est désormais inversé au Cameroun pour les deux prochaines années. Le pays connaitra quatre élections majeures en 2025 et 2026 mais ouvrira le bal avec l’élection présidentielle au mois d’octobre 2025 en lieu et place des élections municipale et législative qui devaient se tenir au mois de mars 2025.
Le Président de la République vient de proroger le mandat des conseillers municipaux et celui des députés à l’Assemblée nationale d’un an. Ces mandats devaient initialement arriver à échéance respectivement le 18 février et le 10 mars 2025. Le chef de l’Etat justifie cette mesure par la difficulté pour le Cameroun d’organiser quatre élections majeures en une seule année. Il s’agit de la présidentielle, des municipales, des législatives et l’élection des conseillers régionaux qui nécessitent une forte mobilisation des ressources financières, humaines et matérielles.
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A l’Assemblée nationale, les députés du parti au pouvoir soutiennent le décret présidentiel dont Engelbert Essomba Bengono: «De la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats, presque tous les secteurs d’activité sont délaissés. Ce qui paralyse le fonctionnement des structures de l’Etat. Le Chef de l’Etat a vu clair lorsqu’on imagine encore les fortes exigences des ressources financières».
Malgré ces avis, de nombreux acteurs politiques, notamment plusieurs leaders politiques, estiment que cette prorogation ne peut que favoriser le maintien au pouvoir du régime en place.
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C’est le cas d’Adamou Youmo Koupit, député de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) à l’Assemblée nationale. «Nous estimons que nous sommes en plein dans le mensonge d’Etat parce le Cameroun est capable d’organiser ces élections. Des pays africains moins nantis que le nôtre organisent avec succès les élections générales. Le régime actuel devait tout simplement anticiper pour éviter cette prorogation».
Pour lui comme pour les autres, cette prorogation quoique légale, vise à empêcher la participation de certains leaders à la présidentielle de 2025 notamment le Professeur Maurice Kamto dont le parti politique, Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), n’a aucun élu ni au Parlement ni dans aucune commune. Le parti avait boycotté les élections municipales et législatives de 2018. Ce leader, parmi les plus en vus au Cameroun, devra désormais se référer à l’article 121 du Code électoral pour une candidature indépendante.
Le 13/07/2024 à 08h44
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