Youssouf Daba Diawara était le coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations de sympathisants de l’influent imam Mahmoud Dicko (CMAS), dissoute depuis avril par les colonels au pouvoir au Mali depuis 2020.
Il a été interpellé par des hommes en 4×4 se présentant comme des gendarmes, a confirmé l’un de ses proches.
M. Diawara est un proche de l’imam Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation ayant précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta, renversé par un coup d’État militaire en 2020.
Ce chef religieux est l’un des rares à oser exprimer ouvertement ses désaccords avec la junte. Il est également l’un des rares à sembler pouvoir mobiliser dans un contexte de restriction des libertés sous le régime militaire.
M. Dicko avait été reçu fin décembre en Algérie par le président Abdelmadjid Tebboune, provoquant une passe d’armes diplomatiques entre les deux pays. Il n’est depuis pas retourné au Mali.
La Synergie d’action pour le Mali, composée de 30 partis et mouvements d’opposition, dont la CMAS, a dénoncé samedi dans un communiqué
« une arrestation arbitraire ».
« Ces actes antidémocratiques et anticonstitutionnels constituent une violation flagrante des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de mouvement »
, affirme l’organisation.
Cette arrestation est la dernière en date d’une longue série sous le régime militaire au Mali.
Les autorités ont incarcéré depuis fin juin onze présidents de partis et opposants signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition, appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Elles les accusent de « complot ».
Depuis 2022, les militaires ont multiplié les actes de rupture, rompant leur alliance historique avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Le Mali, confronté au terrorisme, est plongé depuis 2012 dans une grave crise multidimensionnelle.
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