Le besoin
La Martinique est exposée à différents types de tsunami, d’origine tectonique ou liés à une activité volcanique. À défaut de connaissance précise de l’exposition du territoire, la préfecture a défini les sites refuges et les itinéraires d’évacuation en considérant une cote altimétrique forfaitaire de 15 m sur tout le territoire. Afin que les pouvoirs publics puissent asseoir leur décision de gestion de crise sur les dernières avancées scientifiques, le BRGM a été sollicité pour acquérir de nouvelles données et ainsi produire des cartes opérationnelles à haute résolution.
Les résultats
L’approche déterministe déployée par le BRGM se base sur la sélection de « scénarii futurs crédibles », susceptibles de provoquer un tsunami sur les côtes martiniquaises. Tous les scénarios possibles identifiés ont ainsi fait l’objet de simulations numériques depuis la génération en mer jusqu’à la submersion à terre.
Une première étude menée en 2017 avait déjà permis de préciser l’impact possible, à 30 mètres de résolution, le long du littoral martiniquais. Dans la continuité de cette étude, des simulations fines (à une résolution de 2 à 5 mètres) ont été conduites sur six centres-bourg considérés par les gestionnaires de crise comme représentatifs des situations à enjeux. Pour chacun de ces sites, l’emprise possiblement submergée ainsi que la hauteur d’inondation attendue à terre pour chacune des sources retenues sont désormais connues. Ces résultats constituent une simulation réaliste des écoulements tenant compte à la fois de l’amplification possible à la côte liée aux conditions de bathymétrie et des obstacles à l’écoulement en milieu urbain. Ce travail a permis de mettre en lumière l’exposition très hétérogène des côtes martiniquaises : le run-up maximum attendu dépasse ainsi 15 mètres sur la commune de Trinité alors qu’il est d’ordre métrique sur la côte Nord-Caraïbes. Ces cartes nuancent également l’origine des tsunamis auxquels est soumis chaque quartier.
L’utilisation
Si l’étude générale de 2017 avait déjà permis de préciser les scénarii à considérer à l’échelle de l’île (par exemple, dans les plans Orsec), les nouvelles cartes à haute résolution fournissent des informations à l’échelle du quartier. A partir des catalogues de scénarii représentant l’ensemble des possibles, chaque commune a désormais les moyens de repérer les quartiers particulièrement vulnérables de son territoire sur lesquels cibler les mesures de prévention et de gestion de crise. Enfin, cette connaissance permet d’envisager une appropriation de ce risque par la population permettant de facto des réactions de mise en sécurité plus adaptées suivant l’origine du tsunami. Le niveau de résolution obtenu permet également de préciser la vulnérabilité des bâtiments et d’affiner l’identification des zones refuges les plus adaptées.
Les partenaires
- DEAL Martinique et Collectivité Territoriale de Martinique (CTM)
- Etat-Major Zone Antilles (EMZA) et Service Interministériel de Défense et de Protection Civile (SIDPC)
- Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Martinique (OVSM)
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