Dominique Degli Esposti est mort, le monde de la culture insulaire en deuil

Jeudi 11 juillet, Dominique Degli Esposti, est décédé. Plasticien, il s’est aussi exprimé à travers le théâtre, le cinéma, la photographie et la peinture. Un art qui aura brillé bien plus loin que les frontières de son île.

Artiste plasticien, Dominique Degli Esposti est né en 1946 à Venzolasca. Chevalier des Arts et des lettres, son art s’est largement exporté au-delà de la Corse.

Sa carrière prend un tournant en 1972, il a alors 26 ans. Avec sa sensibilité, il réalise son premier long-métrage « Brusgiature » (Brûlures). Le film est en partie tourné sur la plage de Nonza. De l’amour, du désir, de la religion et des mythes.

Un film, un chef-d’œuvre 

Son film a traversé les générations et est aujourd’hui diffusé dans le cadre du festival du fond régional d’arts contemporains (FARC) de la Corse. Pour le directeur, ce long-métrage est un chef-d’œuvre d’une richesse immense. 

« Le film montre comment chacun est tiraillé par une soif d’émancipation, de liberté et parfois par les normes sociétales qui s’imposent à nous », confie Fabien Danesi, le directeur du FRAC. « On est dans l’après 1968 et il y a un côté Pasolinien, il y a des références au cinéma de Jodorowsky et de Fellini. On voit que cette œuvre a su cristalliser un grand nombre d’enjeux de l’époque« , ajoute le directeur du FRAC. 

Pour arriver à une telle créativité, Dominique Degli Esposti s’est formé et a fait ses débuts au sein de la section arts plastiques à Bastia, dans les années 1960. Il était épaulé par le peintre José Lorenzi, lui aussi réalisateur, photographe et poète. 

Au fil des années, ses œuvres sont commes des kaléidoscopes qu’il construit pour et avec les personnes qui l’entourent, avec « les gens d’ici ».

« Cela l’a poussé à s’implanter dans des endroits comme Nonza, Penta-di-Casinca, Cervione, où il réalisait avec la population des mises en scène superbes. Il embarquait tous les gens qui participaient de manière bénévole à une mise en spectacle de leur village« , se souvient Michel Rossi, ami de Dominique Degli Esposti et cofondateur de Cultura Casa 1975.

L’enracinement corse de ce fils de berger immigré italien étire ses paysages jusqu’au palais de Chaillot à Paris et aux canaux de la Biennale de Venise, où il est invité à exposer ses oeuvres. 

U Riacquistu 

Dominique Degli Esposti était attaché et à contribué au mouvement de reconquête culturel des années 1970, « U Riacquistu ».

« Il y a eu une priorité qui a été donnée aux chants et pas assez à cet art que défendait Dominique Degli Esposti. Maintenant, nous allons lui rendre hommage, on va reconnaître son art, mais il est mort. Ce serait bien qu’on aime un peu plus les artistes de leur vivant qu’après leur mort et qu’on les soutienne davantage« , livre, avec beaucoup d’émotions, l’artiste Patrizia Poli. 

Depuis son décès jeudi, ceux qu’il a embarqués dans l’amitié, l’amour et la création artistique s’appellent et se retrouvent sur les réseaux sociaux. Cette mémoire est présente : son film et quelques-unes de ses œuvres seront projetés au FRAC de Corte tout l’été. 

Les obsèques de Dominique Degli Esposti auront lieu ce lundi 15 juillet à 10h30 à l’Eglise Saint-Jean de Bastia. 

Retrouvez le reportage réalisé par Florence Antomarchi : 




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Disparition de Dominique Degli Esposti.



©France TV

Dominique Degli Esposti avait été l’invité de Luc Mondoloni dans l’émission « Avec ou sans filtre« . « Parce que Dominique Degli Esposti est un grand timide, parce qu’il est un artiste qui préfère définitivement laisser parler ses œuvres à sa place, et surtout parce qu’il n’aurait jamais dû être là en pareille forme »…

Vous pouvez retrouver l’émission ici :


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