À Pau, des palmiers centenaires menacés par un papillon originaire d’Amérique du Sud

Ils sont les emblèmes de la capitale Béarnaises. Des palmiers flamboyants, vestiges pour certains de la fin du XIXe siècle. Beaucoup sont attaqués par un papillon ravageur. Les services de la mairie les traite pour empêcher leur disparition.

On le surnomme le « sphinx du palmier« . Un papillon ravageur originaire d’Amérique du Sud. Entré en France par le sud du pays dans les années 1990, on en retrouve aujourd’hui jusqu’à Nantes. Il décime les arbres des particuliers, mais aussi des municipalités comme à Pau.

On dénombre 1 600 palmiers dans les rues de la cité béarnaise. Les premiers ont été plantés en 1898 face à la gare. Ils sont aujourd’hui menacés par un papillon originaire d’Amérique du Sud, aussi appelé « le sphinx du palmier ». Celui-ci, Le papillon du palmier, vole d’arbre en arbre de la fin du mois d’avril au début du mois d’octobre à la recherche d’un lieu de ponte. Le papillon est nuisible au stade de larve. Car celle-ci vient perforer le cœur du palmier. « Elle va manger le cœur et créer une galerie », explique Frédéric de Torcy, spécialiste de la protection des palmiers. « Et c’est ce mécanisme-là qui va affaiblir le palmier ».

À Lescar, dans la zone commerciale, les palmiers sont décimés. Il ne reste plus que leurs troncs ou presque. Sur le boulevard des Pyrénées, les arbres sont moins attaqués, mais un signe ne trompe pas. Sur les feuilles, on observe des trous annonciateurs. Les larves sont bien présentes. La municipalité a donc décidé d’intervenir. À l’aide d’un produit pensé spécifiquement, les spécialistes traitent les palmiers. « C’est un produit 100 % naturel », poursuit Frédéric de Torcy. « C’est un champignon qu’on trouve dans le sol, le « beauveria bassiana ». Il va être travaillé pour ne récupérer qu’une seule souche et va s’attaquer exclusivement à ce ravageur« . Cette solution fabriquée par une entreprise paloise est réservée aux professionnels.

Si vous êtes un particulier et que vos palmiers sont, eux aussi, victimes de ce papillon, des solutions existent. Des nématodes sont vendus en jardinerie. Il s’agit de vers. Mais s’il est déjà trop tard pour traiter reste une solution ultime. « Si l’arbre n’a pas trop de valeurs pour eux (les particuliers, NDLR), ils peuvent l’abattre », explique Antoine Gauthier, du service du patrimoine arboré de la ville de Pau. « Mais si l’arbre est abattu, il ne faut pas le laisser au fond du jardin. Parce que la larve va continuer à forer. Elle va poursuivre son cycle de vie. Elle peut s’envoler et aller pondre sur d’autres palmiers ».

Et si vous vous apprêtez à planter des palmiers, sachez que rares sont les espèces à résister aux attaques du papillon. Cependant, deux variétés semblent plus résistantes même si elles ne sont pas invincibles pour autant. Il s’agit des palmiers « Washingtonias » et « Sabals ».


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