C’est au cours de sa tournée républicaine dans la province de la Nyanga entamée et conclue ce week-end, que le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema a procédé à l’inauguration de la statue de Gaspard Yanga. C’était ce samedi 13 juillet 2024 à Tchibanga. Un héros qui était le meneur d’une rébellion en 1570, contre les conditions de vie des esclaves africains au Mexique. Si cette reconnaissance et cet hommage ont été salués par l’opinion, le rendu laisse fortement à désirer selon le sentiment collectif qui se dégage. Et pour cause, en comparaison avec la statue de ce héros érigée au Mexique, celle de Tchibanga semble bien pâle, à tel point qu’elle fait couler encre et salive.
Dès sa prise de pouvoir le président de la transition s’est engagé à rendre hommage aux illustres personnages du pays, particulièrement ceux qui ont porté haut les couleurs de notre drapeau par leur courage et leur bravoure. Une mission que Brice Clotaire Oligui Nguema s’attelle à remplir non sans difficultés. Après le lancement de la construction du monument de Emane Ntolé à Ndjolé, le numéro un gabonais a procédé à l’inauguration de la statue du guerrier Gaspard Yanga, érigé dans la ville de Tchibanga. Une action qui a été effectuée au cours de la 7ème étape de sa tournée républicaine initiée il y a plusieurs mois.
Une statue au milieu de la controverse
En effet, l’initiative du président de la transition a été saluée et bien accueillie par l’ensemble des populations. D’autant plus que c’est une manière d’intégrer et de renforcer le patriotisme, conserver notre patrimoine, les valeurs culturelles et l’histoire de notre pays dans les mémoires et pour les générations futures. Seulement, la statue du brave Gaspard Yanga, ne cesse d’alimenter les débats depuis sa découverte. Qu’il s’agisse des réseaux sociaux ou encore dans nos quartiers. Et pour cause, la statue de ce précurseur de la liberté et des droits de l’homme comme il est appelé au mexique, ne ressemble aucunement à un héros.
Sur Facebook, les gabonais indignés n’ont pas hésité à traduire leur sentiment sous la page de la présidence de la République. « Mon Dieu, c’est scandaleux! C’est un déshonneur à notre glorieux héros et une insulte à sa mémoire. Honte à cet artiste ». « L’artiste qui a fait cette statue mérite la prison. C’est une insulte à la mémoire du guerrier. A changer au plus vite ». Des retours comme ceux-là sont légions sur la toile. Il faut dire que cette statue d’un point de vue esthétique comparée à celle qui se trouve à l’ouest du golfe du Mexique, dans le bassin versant de la rivière Río Cotaxtla, principal affluent du fleuve Río Jamapa n’est que son opposé. Comme on dit chez nous, c’est le jour et la nuit.
Au Mexique, Yanga est représenté comme le leader qu’il a toujours été. D’ailleurs le 10 août de chaque année, un carnaval y est organisé pour célébrer la victoire des Marrons contre les Espagnols. Au Gabon, Yanga est représenté comme « un vieillard qui semble affamé et dépourvu de courage » comme l’ont évoqué plusieurs internautes. A l’heure où des statues d’Emane Ntole ou encore Nyonda Makita dit Mavurulu sont également en cours de réalisation, il serait judicieux que celle de Gaspard Yanga soit retravaillée pour s’approcher un peu plus de la dimension de ce héros légendaire.
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