Nous rappelons à notre cher lectorat que le Service économique régional d’Abuja publie régulièrement sur l’actualité économique franco-nigériane et sur ses activités dans le pays à travers sa page LinkedIn. Il en est de même pour le Service économique d’Accra, sur LinkedIn.
LE CHIFFRE A RETENIR
22,8 % : C’est le taux d’inflation du Ghana en juin 2024 (en g.a.), le plus faible depuis 2 ans.
FAITS SAILLANTS
Nigéria :
La NNPC cherche à obtenir un nouveau prêt pour soutenir ses activités de production ; La production pétrolière du Nigéria progresse légèrement pour le mois de juin, alors que les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) diminuent en 2023 ; La construction de l’autoroute Badagry-Sokoto lancée prochainement ; Le gouvernement fédéral lève les droits d’importations sur plusieurs produits agroalimentaires.
Ghana :
La population du Ghana devrait dépasser les 52 millions d’habitants en 2050 ; Les actifs du secteur de l’assurance en augmentation à 15,1 Md GHS en 2023.
La NNPC cherche à obtenir un nouveau prêt pour soutenir ses activités de production
La Compagnie nationale de pétrole nigériane (NNPC) serait, selon les déclarations de son président, en discussion pour obtenir un nouveau prêt gagé sur sa production pétrolière. L’entreprise nationale, dont le gouvernement est l’unique actionnaire, serait d’après son président Mele Kyari à la quête d’un financement qui aurait 30 000 à 35 000 bpj de collatéral, sans se prononcer sur le montant à lever, qui devrait dépasser 2 Md USD selon Reuters. Le président de la NNPC a réitéré qu’il s’agissait d’un exercice de financement classique pour couvrir les dépenses opérationnelles, en assurant que le premier producteur de pétrole du pays ne rencontre pas de problème de paiement auprès de ses fournisseurs. Cette levée de fonds serait alors destinée à répondre aux besoins des différentes activités de l’entreprise et permettre de soutenir la croissance de la production.
La soutenabilité financière de la NNPC est un enjeu de haute importance pour le gouvernement, dans un pays où la production pétrolière constitue un levier fondamental de recettes fiscales (40 % du total), d’entrées de devises étrangères (85 % du total), et d’exportation (81 % du total). En matière de financement, la NNPC a déjà contracté, en 2023, un prêt de 3 Md USD auprès de la Banque africaine d’export-import (Afreximbank). Alors que ses dettes envers ses fournisseurs d’essence atteindraient 6 Md USD, ce sont surtout des facteurs structurels, à l’image des vols de bruts et du sous-investissement chronique dans l’appareil productif, qui pèsent sur les réserves de liquidité de l’entreprise ainsi que sa capacité de production.
La production pétrolière du Nigéria progresse légèrement pour le mois de juin, alors que les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) diminuent en 2023
D’après le rapport mensuel de production pétrolière de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Nigéria a atteint une production de 1,28 mbj pour le mois de juin, retrouvant ainsi les niveaux d’avril après la baisse de production qu’a connu le pays en mai (1,25 mbj). Si le Nigéria se maintient ainsi son statut de premier producteur de pétrole du continent africain, devant l’Angola qui arrive en 2e position et le Congo en 3e, il n’en demeure pas moins que le quota fixé par l’OPEP à 1,5 mbj reste encore hors de portée pour le géant africain.
Le secteur gazier a, quant à lui, enregistré une réduction des exportations nigérianes en 2023. Selon le rapport de l’Union internationale du gaz (UIG), publié le dimanche 7 juillet, les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays auraient accusé une baisse de 13 %, avec 13 millions de tonnes exportées en 2023 contre 15,1 millions en 2022. Cela s’expliquerait d’une part par la diminution du gaz naturel disponible pour la liquéfaction, avec notamment en cause le déclin d’un nombre de champs pétrogaziers, et, d’autre part, les gisements gaziers qui ont été mis hors de fonctionnement suite aux importantes inondations qui ont eu lieu dans plusieurs régions de production.
La construction de l’autoroute Badagry-Sokoto lancée prochainement
Le gouvernement fédéral a annoncé que les travaux de construction du projet d’autoroute reliant la ville de Badagry (Sud-Ouest) à Sokoto (Nord-Ouest) débuteraient en août 2024. Longue d’environ 1 000 km, l’autoroute sera munie de 6 voies, traversera les Etats de Sokoto, de Kebbi, du Niger, de Kwara, d’Oyo, d’Ogun et de Lagos. Une fois achevée, elle contribuera de manière significative à une meilleure connectivité intérieure entre les Etats de l’ouest du pays et facilitera le transport de marchandises entre le Nigéria et le Niger, voisin de l’Etat de Sokoto. Cette liaison permettra également à mieux exploiter le potentiel agricole des Etats traversés, producteurs majeurs de denrées agricoles dans le pays.
Tout comme la construction de l’autoroute Lagos-Calabar longue de 700 km commencée le mois dernier, le projet d’autoroute Badagry-Sokoto s’inscrit dans le cadre d’une vision globale du gouvernement qui prévoit des investissements massifs dans la construction et la rénovation des axes routiers majeurs du pays. En effet, les autorités fédérales sont à la recherche de 35 Md USD de financement afin d’entamer la construction de 30 000 km de routes en béton à travers le pays, qui lui permettrait d’être plus compétitif. Selon le gouvernement nigérian, les recettes économisées grâce à la suppression de la subvention sur l’essence de 2023 doivent contribuer au financement de la densification du réseau routier national.
Le gouvernement fédéral lève les droits d’importations sur plusieurs produits agroalimentaires
Le gouvernement fédéral a annoncé une fenêtre d’importation en franchise de 150 jours pour les produits alimentaires afin de lutter contre l’inflation. Le ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Abubakar Kyari, a précisé que cette initiative concerne le maïs, le riz brun décortiqué, le blé et le niébé. Intégrée au plan présidentiel de stabilisation et d’avancement accéléré, cette mesure permettra également d’importer 250 000 tonnes métriques de blé et 250 000 tonnes métriques de maïs. Les denrées importées seront destinées aux petits transformateurs et meuniers à travers le pays. Cette initiative fait suite à des politiques économiques entreprises en 2023, telles que la suppression des subventions sur l’essence et la libéralisation du naira, qui ont entraîné une hausse considérable des prix des denrées alimentaires de base. Selon les données du Bureau national des statistiques nigérian (NBS), la crise de l’accessibilité alimentaire est aggravée par une inflation alimentaire de 40,7 %. Par exemple, le coût d’un sac de 50 kg de riz est passé de 20 000 NGN à plus de 70 000 NGN (44,8 USD) en un an.
La population du Ghana devrait dépasser les 52 millions d’habitants en 2050
D’après le rapport « Projections démographiques 2021 – 2050 » du Service Statistique du Ghana (GSS), basé sur les données du recensement de la population et du logement de 2021, la population ghanéenne devrait augmenter de 70,4 %, pour atteindre environ 52,5 millions en 2050, contre 30,8 millions en 2021. Néanmoins, les projections suggèrent une diminution du taux de croissance de la population sur les 25 prochaines années. En 2023, le taux de croissance de la population s’élève à 1,9 %, et devrait s’élever à 1,2 % en 2050. Le Ghana représentera alors le deuxième marché en Afrique de l’Ouest, derrière le Nigéria, et le 10e en Afrique sub-saharienne.
Le rapport souligne une transformation de la structure de la population du Ghana. La proportion d’enfants (0 à 14 ans) devrait continuer à diminuer pour atteindre 29,1 % en 2050, tandis que la population âgée de 60 ans et plus devrait augmenter de manière significative, passant de 6,5 % en 2021 à 10,8 % en 2050.
La tendance à l’urbanisation devrait se poursuivre avec 60,7 % de la population vivant en milieu urbain en 2030. Le Grand Accra, la région la plus urbanisée, verra sa densité de population multipliée par 1,3 d’ici 2030. La population en âge de travailler (15-59 ans) devrait augmenter pour atteindre plus de 22 millions de personnes d’ici 2030, avec les régions septentrionales (North East, Northern et Savannah) connaissant la plus forte augmentation.
Les actifs du secteur de l’assurance en augmentation à 15,1 Md GHS en 2023
Les actifs totaux du secteur de l’assurance au Ghana ont augmenté, passant de 5,4 Md GHS en 2017 (1,2 Md USD) à 15,1 Md GHS à la fin de 2023 (1,3 Md USD). Cette croissance est accompagnée d’une hausse des Primes brutes émises (GWP), passant de 2,4 Md GHS (550 M USD) à 8,1 Md GHS (688 M USD) sur la même période. Ces évolutions reflètent une confiance accrue dans le marché et une diversification des produits d’assurance disponibles pour les Ghanéens.
Le président de la République Nana Akufo-Addo a souligné que la couverture d’assurance, qui mesure la proportion de la population assurée, est passée de 29 % en 2016 à 44 % en 2022.
Avec une part importante des Ghanéens travaillant dans le secteur informel (75 %), le président a encouragé l’industrie de l’assurance à développer et promouvoir des produits adaptés aux besoins des exclus financiers, des mal desservis et des micro-entreprises. Il a également souligné l’importance de fournir des services d’assurance agricole adaptés et abordables pour soutenir à la fois les agriculteurs commerciaux et les petits exploitants.
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